InterviewsLes femmes d'Afrique

Jamila El Belbali

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– Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter SVP ?

Avec plaisir, je m’appelle Jamila El Belbali, je suis marocaine, mariée et j’ai deux enfants : une fille Kaoutar, de 25 ans, diplômée de l’ISCAE + Un Master de Rennes (active) et un fils Mohamed-Wassim, de 21 ans, en 2e année à l’ESG. Je suis directrice d’un centre de langues à Mohammédia.


– Racontez-nous un peu votre parcours et votre vie professionnelle.

Je vais essayer d’être brève autant que possible. Après une première orientation vers les sciences économiques, j’ai changé pour une formation au centre pédagogique régional donc devenir professeur de français. Pendant mon activité au ministère de l’Education Nationale, d’une durée de 16 ans, j’ai compris qu’il ne suffisait pas d’avoir sa classe et de se dire c’est fini, j’ai été de toutes les formations proposées pas le ministère (profeseur animateur auprès de la cellule audiovisuelle de Casa pendant 12 ans), j’ai suivi toutes les universités d’été du secteur éducatif et linguistique de l’Institut Français , j’ai enseigné pendant 7 ans au Lycée groupe Scolaire La résidence puis à l’Institut Français de Casablanca. J’ai intégré ce dernier en tant que professeur et assesseur des examens et certifications de l’ambassade de France auprès du Jury National (DELF & DALF et TCF) puis en tant que responsable de l’Antenne de l’IFC à Mohammédia pendant 2 ans (là j’ avais quitté le M.E.N) et j’ai occupé à plein temps le poste de direction administrative, organisant les sessions de cours sur les 22 sites de l’IFC, en plus des diplômes et certifications. J’ai bénéficié auprès du CIEP du certificat d’habilitation pour formateur de formateurs des examinateurs et des correcteurs des diplômes DELF & DALF, puis au BELC de Caen en France d’une formation pour développer et gérer un centre de langues à l’étranger.Solide de mon expérience et de mes formations, j’ai crée en novembre 2007 mon propre centre de langues “Le centre de langues CHATEAUBRIAND, I.P.CH” à Mohammédia avec aujourd’hui trois sites à Casablanca: le groupe Scolaire JADIR à Bournazel, le Groupe scolaire AL MANHAL à Polo et le Croupe scolaire AHMED CHAOUKI à Hay Mohammadi. Avec mon équipe nous mettons en pratique toute la méthodologie et tout le savoir et savoir-faire que nous maîtrisons grâces à nos formatrices (elles parcourent énormément de pays, font des recherches et innovent en partant du terrain et des spécifités de chaque pays), nous nous basons dans notre travail d’enseignement des langues puisque nous proposons en plus du français, l’anglais et l’espagnol, sur l’approche communicative et pour la progression sur le Cadre Européen Commun de Référence.

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– Quels sont vos projets d’avenir ?
Continuer à améliorer mes compétences et celle de mon équipe par les formations, varier les propositions de modules en fonction des besoins de notre public et consacrer une partie de mon travail à la formation continue dans les entreprises; Je fais des démarches aussi pour intégrer le domaine associatif avec de la formation et de la culture.

– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir?
Je pense que toutes les femmes veulent réussir, la règle à ne jamais oublier c’est que la réussite comme les droits ça se prend et ça se mérite, il ne faut pas attendre qu’elles viennent frapper à notre porte. Les femmes sont de nature fortes, elle doivent en plus se fixer des objectifs clairs et sains afin de relever tous les défis.

– Que pensez-vous de la situation de la femme au Maroc ?
La femme marocaine a une situation à double tranchant, elle maîtrise beaucoup de choses sans le savoir (pour la plupart à cause du niveau culturel…). Elle est victime d’une société dont elle perpétue les idées. Elle est consciente de sa situation déplorable et c’est elle qui s’occupe d’éduquer les générations futures donc elle ne fait que reproduire et clôner son propre modèle. C’est si triste que ça donne envie de secouer tout le monde afin de savoir qui se moque de qui dans notre société. La femme est victime est gourou en même temps. Si l’homme n’est pas dans ce jeu, il l’encourage et la rend coupable quand les choses ne vont pas comme il veut. Mais bon sang, aujourd’hui un grand pourcentage de femmes subvient aux besoins de familles entières sans se rendre compte qu’ainsi elles peuvent sortir du moule et s’imposer, dans ces familles, elle assure le gîte et le couvert mais c’est le tuteur qui dispose de ses pensées et de son devenir. On l’endort par l’égalité avec l’homme, à mon avis il faut s’entendre sur la complémentarité entre les deux sexes et c’est l’unique réalité. Dans un match pour l’égalité, si la femme se réveille et se ragarde avec tous les atouts qu’elle possède, j’ai bien peur qu’elle dépasse l’homme à condition qu’il y ait un arbitre impartial. L’homme (et heureusement qu’il y a des Hommes avec un “H” majuscule), l’autre est tellement faible , tellement dans l’instinct qu’on doit cacher et couvrir la femme qui risque de le déranger, qu’on doit tolérer la polygamie car le pauvre voit sa femme vieillir mais n’arrive pas à se regarder dans une glace pour admirer ses rides et compter ses cheveux blancs ni faire un effort de mémoire pour se rappeler le parcours qu’elle a effectué avec lui et ça se passe généralement quand sa situation matérille connaît quelques améliorations. Le pauvre la veut pour le pire, pour le bien c’est son égoïsme bestial qui l’aveugle. La femme peut beaucoup contre tout cela, elle peut obliger l’homme à s’élever un peu en évitant de se cacher au 21e siècle, nous sommes dans un pays de droit, elle peut dénoncer tout harcèlement quel qu’il soit, elle doit s’éduquer et éduquer ses filles à ne pas se comporter comme une marchandise, à ne pas sortir avec un homme marié ni à l’épouser, si sa famille possède le moindre bien elle doit refuser de subvenir aux besoins familiaux s’il y a des garçons qui hériteront du double de sa part : elle peut exiger contre son sacrifice une donation écrite du vivant de ses parents sans cela elle ne contribue pas à engraisser son futur maître. Il y a des familles où se sont les garçons qui assument l’aide matérielle aux familles, là l’héritage peut constituer une compensation à leur investissement. Ainsi, je suis convaincue que la femme peut encore dans notre société obliger l’homme à la respecter, peut éradiquer la polygamie, peut disposer des biens de ses parents de leur vivant, peut éviter aux prochaines générations, filles et garçons cette guerre inutile qu’est l’égalité. La complémentarité, pour une société qui doit tourner cette page de choses terre à terre et aller de l’avant vers une société plus moderne, plus pacifiste et plus préoccupée par les vrais problème de notre époque.

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– Votre avis sur le site ?

Mon avis est sincèrement positif, la preuve, mes réponses que j’ai formulée avec la plus grande conviction n’étaient connues que par une partie de mon entourage, aujourd’hui grâce à lemondefeminin.com j’espère qu’elles donneront à réfléchir à beaucoup de personnes, hommes et femmes. Votre travail est sérieux, il s’inscrit dans la modernité et dans l’utilité, le monde aujourd’hui est à la communication et je trouve que vous avez tout compris.

– Dernier mot

Que l’avenir réponde à vos espérances et que votre participation soit fructueuse pour développer les esprits et les amener à la reflexion collective.
Merci !


Entretien réalisé par : Aziz HARCHA

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