1- Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter, nous raconter votre parcours et vos activités
Je suis Abir Chadli, une marocaine âgée de 24 ans. Je suis née et j’ai grandi à Sidi Kacem dans une famille modeste. Après l’obtention de mon baccalauréat lettres modernes en 2017 – un détail que je tiens à souligner, j’ai poursuivi mes études supérieures en droit français à Salé. Après une année j’ai décidé de changer de parcours et de suivre un chemin qui me ressemble un peu plus. De ce fait, j’ai intégré l’ISMAC: l’institut supérieur des métiers d’audiovisuel et de cinéma. Établissement public, dans lequel j’ai obtenu une licence fondamentale en réalisation cinématographique et audiovisuelle. Par la suite, j’ai intégré l’ISIC, pour un master de production des contenus audiovisuels et numériques.
2- Et votre vie professionnelle
Sur le plan professionnel, j’ai commencé à travailler depuis un jeune âge : 19ans, dans un centre d’appel pour que je puisse assurer le loyer et mes nécessités de vie estudiantine, vu que ma famille étant modeste, ne pouvait pas couvrir toutes mes charges. À l’âge de 23ans, j’ai commencé à travailler en tant que chef de projet dans une boite de production de renom à Casablanca. J’ai eu la chance de faire partie de plusieurs émissions TV, campagnes publicitaires et événements de grande envergure.
Aujourd’hui et depuis décembre 2024, j’ai décidé de lancer mon propre projet, toujours dans le domaine de l’audiovisuel, une agence de représentation de talents AV au Maroc et à l’international. C’est un projet qui pousse ses dents, mais qui me tient à cœur et dont j’y crois beaucoup.
3- Et pourquoi ce secteur d’activité
Pourquoi l’audiovisuel, parce qu’à l’âge de 17 ans, j’avais publié un roman et lorsqu’on me demandait ce que je voulais en faire je répondais toujours que j’aimerais le voir adapté en grand écran. Raison pour laquelle j’ai changé tout mon parcours scolaire. Le rêve s’est vaporisé laissant place à des ambitions plus grandes, mais l’esprit reste.
4– Quels sont vos projets à venir ?
En terme de projets à venir, comme mentionné je me focalise pour l’instant sur mon agence et je suis sûre que ça sera un Game changer dans le secteur.
5- Quels sont les moments ou événements qui ont changé votre vie
déjà le jour où j’ai décidé de changer de cursus scolaire ça changé toute ma vie, toute ma perception. C’était difficile de convaincre les parents de vouloir changer un parcours de droit pour de l’audiovisuel, surtout en 2018.
Mais Dieu merci, ils ont fini par accepter et m’ont supporté jusqu’au bout. Le deuxième serait le jour où j’ai décidé de démissionner avec une simple idée de projet en tête qui s’est transformée aujourd’hui en agence qui va révolutionner le secteur audiovisuel.
6– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?
Mon conseil ne se résume pas qu’aux femmes, mais à toute personne qui a un but, un rêve qu’elle voudra réaliser. N’écoutez pas tout ce qu’in vous dit. On rencontre des gens négatifs, qui n’ont pas de vision et ils vont essayer de nous faire croire qu’on ne réussira pas tant qu’on ne remplit pas certaines critères. Par exemple, seuls les scientifiques au lycée peuvent garantir un futur brillant. Les seuls projets qui marchent sont les projets commerciaux. La réussite est d’avoir un emploi stable, une maison et une voiture, ne serait-ce qu’un salaire de 4000dhs, l’important est qu’il te permet d’avoir un crédit bancaire. Alors n’écoutez pas tous ces gens parce qu’ils vont essayer de vous faire arrêter simplement parce que vous avez osé. Vous avez osé croire, vous avez osé rêver, vous avez osé espérer, et ce n’est pas donné à tout le monde.
7- Votre avis sur la situation de la femme
Je suis tellement fière des femmes de mon pays qui est le Maroc. Aujourd’hui je vois des femmes entrepreneuses, CEOs, productrices, réalisatrices, directrices.. et j’en suis fière.
8– Votre avis sur le site ?
Cela me ravive le cœur de voir un site comme le monde féminin qui met en valeur le parcours des femmes ambitieuses qui leur permet de raconter leurs histoires. On voit tous ces modèles inspirants et ça fait chaud au cœur.
9– Dernier mot ?
Dans un monde où les sociétés ressemblent à des bals masqués, j’aimerais rappeler qu’il est totalement acceptable de sentir qu’on n’appartient pas à un groupe de personnes, qu’on n’est pas forcément au courant des dernières tendances, qu’on se sent un peu perdus de temps à autre, qu’on ne sait pas vraiment ce qu’on aimerait faire… L’important est de rester honnête et de je ne jamais oublier d’où l’on vient.
Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Février 2025
