Comment gagner un débat sans nécessairement avoir raison 

Comment gagner un débat sans nécessairement avoir raison

Il existe des centaines de techniques en communication pour faire tourner un argument en son avantage, en voici une liste divisée en trois segments, Pour débattre entre amis, entre paires ou entre ennemis :

La manière douce

Pour commencer, débattre c’est tout d’abords d’unir.

Emphasez les conditions selon lesquelles vous seriez d’accord

Dites l’évidence qu’il vous faut, citez le fait que vous avez besoin pour changer de camp. Cela est un tantinet condescendant, mais cela fait descendre la pression envers vous et donne l’opportunité d’avoir un objectif commun.

ex) Votre adversaire croit que manger de la viande est cruel. En lui faisant comprendre sa bonne intention, vous lui indiquez que vous seriez d’accord avec elle s’il y aurait une alternative naturelle qui n’est pas aussi radical que le végétarisme. Vous finissez en disant que vous aimeriez pouvoir arrêter de manger de la viande si vous étiez physiquement capable. Ainsi, vous lui donnez l’opportunité de partager vos opinions tout en gardant la vôtre.

Cela renforce votre argumentaire puisque vous démontrez de la compréhension totale au domaine, dont la perception de l’autre côté. Ainsi, vous imposez un terrain d’entente et vous paraissez bien aux yeux de l’opposition.

Élaborez sur les points qui affectent la fierté de l’interlocuteur
Dès que vous entendez une vantardise, répétez là et continuez avec votre perception.

ex) Votre adversaire est un communiste. Celui-ci va clairement promouvoir l’égalité radicalement, comme un devoir, donc il est bénéfique de s’orienter ainsi « Je sais que c’est important d’avoir une conscience des uns et des autres, c’est très important de faire en sorte que notre société s’aide entre nous, ce que je respecte énormément chez vous. Je crois simplement que ne pas avoir à travailler pour les autres gratuitement est réaliste, c’est ainsi qu’on fait progresser notre civilisation, avec l’échange volontaire et non forcé, pour vous et pour moi, pour nous tous. ».

Mettre d’avant plan la bonté de l’opposant va lui donner de la réticence à vous contredire, comme si vous faisiez partie de la même équipe, seulement deux différentes façons de voir les choses.

Faites leur dire « oui »
Cette astuce est purement psychologique, ça donne l’impression d’être sur la même longueur d’onde, c’est du positivisme.

ex) Votre adversaire est contre votre idéologie nationaliste. Donc, vous lui demandez « Crois-tu que l’identité culturelle des gens a de l’importance ? ». Votre adversaire a de forte chance de répondre « oui » puisque l’importance de l’origine ethnique d’un individu est un truisme.

Oui je comprends, oui c’est vrai, oui vous avez raison, oui c’est bon, oui je suis d’accord, oui je sais … etc … c’est l’effet du oui.

Soyez rieur !
Sourire, c’est apprécier le présent, l’instant, avec qui vous êtes. Ça ne donne pas envie de casser l’atmosphère avec une rudesse argumentaire.

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La manière modérée :

Parfois, c’est sérieux, nous sommes ensemble pour s’échanger des connaissances sur des sujets d’enjeux importants. Il faut dire les vrais affaires pour avancer.

Transférez le théorique au pratique
C’est remettre les choses en perspective.

ex) Votre adversaire dit que c’est aberrant d’éviter de parler de l’inégalité des richesses. Vous répliquez avec l’inutilité de cette préoccupation, que d’en discuter ne sert à rien et qu’il faut plutôt aider les pauvres sur le terrain au lieu de s’attaquer verbalement aux riches.

Utilisez des prémisses
L’ouverture d’esprit n’a pas sa place dans un débat sérieux, puisque par défaut, le but est de rabaisser l’opposition et non de changer de camp. (À déconseiller si vous argumentez avec un ami, dans la vraie vie on doit être clément pour garder ses proches)

ex) Votre adversaire vous demande pourquoi vous croyez qu’elle ne devrait pas se faire avorter. Vous répliquez que vous êtes simplement contre tuer des bébés. Si votre adversaire ne contredit pas immédiatement qu’un fœtus n’est pas un bébé, elle se retrouvera à constamment avoir à défendre un meurtre, ce qui lui fera perdre le débat par défaut.

Dialoguez comme une machine
Ce qui déstabilise le plus dans un débat, c’est d’être impliqué émotionnellement. Et souvent, on tente de vous embobiner en allant chercher vos sentiments. Plus vous restez rationnel et impartial, plus vous avez de chance de gagner.

ex) Votre adversaire vous dit que c’est offensant d’être contre le mariage gay, celui-ci vous demande pour qui vous vous prenez. Dans ce cas, ne vous excusez pas, sinon, vous lui donnez raison. À la place, restez sur votre opinion et profitez en pour vous justifier davantage (dans ce cas, l’approche serait probablement de citer sa religion et de continuer sur le sujet).

Donc ? …
C’est simple comme stratégie, à chaque fois que l’opposition utilise une formule qui n’est pas factuelle, vous lui rappelez ouvertement que ça ne prouve rien.

ex) Votre adversaire déclare que la majeure partie de la population croit qu’il y a une inégalité salariale genrée. Et alors ? Que des gens y croient ne prouve pas sa véracité, même si c’est l’opinion majoritaire.

… Essayez de faire comprendre quelque chose à quelqu’un qui ne vous crois pas sur parole. C’est dévaloriser l’opinion de l’autre comme n’étant pas objective.

Jouez le sourd d’oreille.
Parfois, vaut mieux juste faire comme si on n’avait rien entendu, sinon, on s’égard dans n’importe quoi.

ex) Votre adversaire dit que Adam et Êve sont les premiers humains. Donc, vous parlez de l’évolution sans porter attention à ce que vous venez d’entendre. Ainsi, vous évitez de répéter la base de votre idéologie et de perdre votre temps puisque, c’est impossible de convaincre un croyant qu’il croit la mauvaise chose.

Ça ne sert à rien d’essayer de convaincre votre adversaire à un certain stade, parfois, vaut mieux juste passer à autre chose pour arriver à quelque part …

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La manière forte.

C’est énervant que de se faire traiter d’ignorant, mais c’est normal dans une dispute. Ce qui peut arriver parfois, c’est de ne pas avoir le choix que d’utiliser la force pour atteindre sont objectif.

N’admettez jamais vos torts, surtout s’ils sont véridiques

C’est négocier en tordant le bras.

ex) Votre adversaire vous accuse de mansplaining. Donc, elle utilise son sexe pour se victimiser, si vous vous excusez, vous « acceptez être le méchant ». Donc, dites le clairement : « Je ne vous explique pas le sujet pas parce que vous êtes une femme, mais plutôt parce que vous semblez ne pas connaître la matière. » Vous répliquez SPÉCIFIQUEMENT l’inverse de ce que votre adversaire vous accuse.

ex2) Votre adversaire vous croit égoïste d’être contre la solidarité sociale, vous répétez MOT POUR MOT l’inverse : « Je ne suis pas un égoïste d’être contre la solidarité sociale. ». Même pas besoin de justifier.

Revendiquez le gros bon sens
Certains concepts sont si innés en nous que c’est presque impossible d’y répondre. Parfois, une logique est si évidente que lorsqu’on l’élabore, on se perd.

ex) Votre adversaire condamne le nazisme. Prétendant être idiot, vous lui demandez « Pourquoi est-ce mal de faire des camps de concentrations pour rétablir l’économie ? ». Votre adversaire se retrouvera bouche bée, c’est tellement instinctif que de comprendre l’immoralité d’un génocide que de l’expliquer nous bloque.

Si vous voulez faire l’exercice, tentez dans votre tête d’expliquer à quelqu’un pourquoi le meurtre au premier degré est criminel. Essayez, vous comprendrez ce petit challenge mental que provoque avoir à développer sur des concepts basiques. Ceci est risqué par contre, c’est une technique de déstabilisation. À chaque fois, vous avez l’air rogue. Comme le veut l’intention de ce texte, le but n’est pas d’être sensé, c’est d’avoir le dernier mot.

Poussez la spécificité des opinions
Tout le monde à une opinion approximative et imparfaite, ça inclut aussi parfois que vous assumez des faits lorsque vous vous expliquez. Avec cette stratégie, vous pouvez décrédibiliser n’importe qui en démontrant qu’il ne connait pas l’entièreté du sujet comme une banque de donnée.

ex) Votre adversaire défend que le racisme systémique existe dans sa nation. Vous lui demandez des statistiques exactes qui le prouve, de citer ses sources, de vous décrire la sociologie derrière au plan scientifique, de nous réciter la définition littérale et officielle du racisme systémique. Celui-ci ne pourra pas humainement répondre à chaque question qui cherche à exposer son imperfection sur la maîtrise du sujet.

C’est comme faire l’enfant qui répète « Pourquoi !? » à chaque réponse. À un moment donné vous ne pouvez pas expliquer tous les fondements du monde par cœur. Sans compter que c’est assommant que d’expliquer le pourquoi du comment à l’infini.

La meilleure défense, c’est l’attaque !
Quand on vous insulte, ne le contredisez pas à chaque fois, restez concentré sur votre réplique, présumez que ça n’a pas rapport. Si en théorie ça démontre de la faiblesse que de ne pas répliquer, au pratique vous aurez l’air hautin et arrogant que d’ignorer l’insolence. Ce qui sera en votre faveur pour dominer.

ex) Votre adversaire vous traite d’idiot d’être conservateur. Si vous vous défendez en essayant de prouver votre intelligence, vous entrez dans sa diversion. À la place, le contre-argument devrait sonner comme des formulations du genre : « Ce qui est idiot est de devenir vulnérable en donnant ses armes au gouvernement, ce qui est idiot est de croire qu’une femme peut être dotée d’un pénis, etc … ». Ainsi, vous n’insultez pas *directement* votre opposant et vous continuez la fluidité de l’ambiance tout en avançant.

Comme aux échecs, parfois votre adversaire tentera de vous intimider, et parfois il faut se défendre. Mais si vous vous défendez constamment, les règles du jeu sont assez claires, c’est toujours l’attaquant qui gagne à long terme.

Vous avez raison, les autres disent faux.
Lorsque cette phrase est intériorisée, elle apporte une invincibilité. Une confiance surhumaine s’atteint en créant une simple déduction : Si vous ne vous vous croyiez pas, ça ne servirait à rien de le dire. Représentez la voix de la raison.

ex) Votre adversaire dit que la peine de mort est immoral. Vous répliquer par la déception de régler le problème par la voix facile. Vous expliquez que c’est triste pour les victimes de ces criminels, vous développez sur les futurs victimes que pourraient faire les condamnés. Ceux qui vous empèche de mettre en place la peine capital sont des lâches qui ne comprennent pas le devoir de protéger et la peine d’avoir perdu un proche, ils ne comprennent pas le deuil.

Ce n’est pas important ce que vous croyez, vous ne changerez probablement pas le monde. Donc, puisque ce n’est pas si grave d’avoir à apprendre, au moins prétendez avoir raison. Commencez par voir les autres comme des gens à éduquer, et vous serez persuasifs.

.Le hic, c’est qu’un débat où les deux adversaires se renvoient des injures n’est pas politiquement correcte. C’est un truc pour dominer le débat, et non pour faire valoir sa cause. La plupart du temps, complètement ignorer les offenses gratuites vous donne l’air mature devant public. Même si votre adversaire à raison, il paraîtra comme le moins compétent. Si vous prenez le débat au sérieux, comme devant une audience par exemple, retenez une chose : Quand on commence à vous enquiquiner, c’est qu’ils ne savent plus quoi dire, c’est de l’évitement.

En gros, si vous voulez bien gagnez, serrez-vous les coudes. Tandis que si vous voulez ravager toute contrepartie, allez-y au max.

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