Mouna Aghlal
1- Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter, nous raconter votre parcours et vos activités
Mouna Aghlal, journaliste francophone basée à Casablanca. J’ai fait mes études de journalisme et communication à l’ESJC, l’école affiliée au groupe Eco-Média. Lorsque je venais de commencer mon cursus, la direction de l’école m’avait conseillé d’entamer une licence en économie à la faculté. Puisque cela me permettra de valoriser mes deux diplômes, aiguiser mes connaissances en économie et me distinguer lors des processus de recrutement. Mais ce qu’on ne m’a jamais dit: c’est que la faculté, c’est chacun pour soi et Dieu pour tous. Les profs peuvent vous aider, mais encore faut-il avoir assez d’intelligence pour se repérer dans le flux massif d’informations des cours magistraux.
C’était très difficile d’allier le journalisme et l’économie. parce que certains modules étaient trop techniques. Cependant, j’ai réussi à avoir mes deux licences avec un an d’intervalle entre chacune.
Pendant mes études, j’ai eu l’occasion aussi de m’initier à divers domaines, avec des formations en ligne, telles que la programmation, le marketing digital et la politique.
2- Et votre vie professionnelle
En tant que personne qui vient de commencer son petit chemin dans le secteur de la presse. J’avoue que la patience et la maîtrise de soi sont des qualités nécessaires. J’aime beaucoup ce que je fais, même si parfois je me sens débordée. C’est un métier dans lequel je me sens vivante et qui me donne la possibilité d’explorer d’autres horizons hors de ma zone de confort.
3- Et pourquoi ce secteur d’activité ?
En réalité, ce sont mes parents qui m’ont poussé vers le secteur, puisque j’ai un certain talent pour l’écriture en plus d’être une personne à la recherche de la vérité et de nouvelles choses. En entamant mes études à l’ESJC, j’ai choisi le journalisme comme profession. Sachant que j’ai été formée aussi dans divers domaines comme la communication et le marketing, le design graphique, le montage vidéo et le métier de cameraman.
4– Quels sont vos projets à venir ?
J’ai pour objectif dans ma vie de signer mon nom dans la presse marocaine, et même au-delà des frontières. J’ambitionne aussi de faire un Master en géopolitique et relations internationales, puisque être journaliste, c’est connaître le monde avec toutes ses tensions, ses conflits, ses accords et son Histoire…
5- Quels sont les moments ou événements qui ont changé votre vie ?
C’est lorsque j’ai lu le livre “Les 48 lois du pouvoir” de Robert Greene sorti il y a plus de 25 ans. Grâce à ce livre, j’ai pu tracer et planifier le chemin pour atteindre mes objectifs, ou comme il est cité dans le livre « les sommets du pouvoir ».
6– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?
Mon principal conseil à donner à toutes les femmes et pas seulement celles qui veulent réussir. C’est d’aller le plus loin possible dans les études. Ne cessez jamais d’apprendre! Si une nouveauté apparaît dans votre domaine, maitrisez-la. Si une opportunité vient à vous, saisissez-la, aussi folle qu’elle puisse vous paraître. Vous avez un projet qui peut vous assurer une vie stable, lancez-vous. Vous n’avez rien à perdre.
7- Votre avis sur la situation de la femme
Je trouve personnellement qu’au Maroc, la situation des femmes s’est considérablement améliorée. Bien sûr, ce n’est malheureusement pas le cas de toutes les femmes. Certaines font face à des violences genrées, du harcèlement, ainsi que bien d’autres phénomènes sociaux qui font leur perte. C’est triste à dire, parce que même si le féminisme a fait évoluer le statut des femmes, chez certains hommes les mentalités sont restées les mêmes. Pour eux, la gente féminine reste soit un objet sexuel, soit un jouet que l’on peut malmener sans conséquence, soit une anomalie. Le pire, c’est qu’à cause du manque d’éducation de certaines femmes, ce type de traitement devient habituel voire acceptable. Certaines vont jusqu’à le justifier, où se considérer comme fautive et responsable des comportements déplacés. Alors, que la loi les protège et la religion aussi les protège.
8– Votre avis sur le site ?
Je trouve que votre site sort du lot en se concentrant sur les prouesses réalisées par des femmes et par le biais des interviews réalisées. La mode, la cuisine, le shopping occupent dans votre plateforme des places secondaires. Ça nous change des magazines féminins.
9– Dernier mot ?
Tout d’abord, je tiens à remercier le monde féminin pour m’avoir permis de m’exprimer. Et je souhaite faire passer deux messages à toutes les femmes. Premièrement, il faut s’éduquer, faire de bonnes études et se cultiver pour ne pas rester bête. Il est inadmissible à notre époque de se limiter au bac, même si on choisit de rester femme au foyer. Il ne faut jamais arrêter d’apprendre. Le deuxième message va aux mamans de petits garçons. Il faut apprendre aux garçons à respecter les femmes et les filles, de sorte qu’ils ne les harcèlent pas et ne les discriminent pas une fois adulte. En effet, l’éducation est la solution à tous ces phénomènes sociaux que toutes les femmes du monde subissent depuis toujours.
Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Septembre 2024