Sara EL QOUATLI
Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter SVP ?
Je suis Sara EL QOUATLI. Jeune femme marocaine native de Beni mellal. Mes parents sont originaires de Fkih Ben Saleh, une ville située à 40 km de la région Béni Mellal. Une région qui demeure un mariage éternel entre le Moyen Atlas et les plateaux du phosphate. J’ai vécu toute mon enfance à Rabat et actuellement j’habite à Casablanca.
Racontez-nous un peu votre parcours ?
Je suis économiste de formation. La raison de mon orientation est due à mon intérêt depuis mon jeune âge à l’actualité financière et économique. Après l’obtention de mon baccalauréat en sciences économiques, j’ai intégré l’école normale supérieure de l’enseignement technique de Mohammedia où j’ai suivi une formation de 2 années en organisation des entreprises.
Par la suite j’ai décroché le concours national de l’université Hassan II de Casablanca où j’ai obtenu une licence et un Master en Entreprenariat et Management des organisations.
Le choix de mon parcours s’explique tout d’abord par la polyvalence qu’offre le domaine du management qui est un domaine riche et diversifié regroupant plusieurs branches d’études très différentes les unes des autres et offrant des champs d’expertise multiples. A titre d’exemple, durant mon cursus j’ai eu l’opportunité de toucher à plusieurs domaines principalement le marketing, la finance, la gestion des ressources humaines et le droit ce qui
m’a permis d’avoir une vue d’ensemble sur la vie et le fonctionnement de l’entreprise.
Mon choix est dû également au fait qu’une formation en management est avant tout centrée sur les soft skills, c’est-à-dire les compétences humaines, relationnelles, sociales et comportementales que j’ai pu acquérir et développer au cours de ma vie personnelle grâce notamment à mon entourage familial et au monde associatif dans lequel j’étais impliqué.
Après mes années d’expérience professionnelle, je dirai que j’ai retrouvé ces dimensions relationnelles et humaines dans ma capacité à communiquer et à travailler en équipe, à savoir faire passer mes idées ou encore à m’adapter facilement aux changements. Tout cela m’a permis de développer un certain nombre de compétences personnelles notamment la gestion du stress et des émotions, la prise de parole en public et la remise en question.
Je dirai que les soft skills sont devenus aussi important que les hard skills (compétences techniques). Dans un monde dans lequel l’intelligence artificielle risque de remplacer l’humain, les soft skills restent pour le moment indispensables et impossibles à déléguer aux machines.
Comment est née cette passion pour les finances ?
J’ai intégré le monde professionnel très tôt en parallèle avec mes études à l’âge de 21 ans où j’ai occupé un poste de responsabilité avec plusieurs casquettes à la fois : la finance, la gestion des ressources humaines, la logistique, la communication….
En parallèle avec ma fonction et mes études en Master, je consacrais la plupart de mon temps à faire des lectures sur la gouvernance des entreprises et la réglementation du marché boursier et j’avais la chance de participer à plusieurs formations exécutives au profit des dirigeants d’entreprises dans le domaine de la finance et la gouvernance ce qui m’a permis d’approfondir et d’enrichir mes connaissances dans ce domaine.
En effet, chacun de nous a dû croiser sur son chemin des personnes « mentors » qui ont vu en lui quelque chose d’exceptionnel et qui lui ont surtout ouvert la voie vers ce qu’il est aujourd’hui, ça peut être un coach, un parent, un enseignant ou un membre de la famille.
Pour mon cas, j’ai eu certainement beaucoup de personnes dans ma vie qui m’ont soutenu et encouragé pour aller de l’avant et devenir ce que je suis aujourd’hui.
L’une de ces personnes est M. Omar Amine, mon mentor en entreprise et un expert de référence dans le marché des capitaux, à qui je rends un très grand hommage, qui a cru en mon potentiel en me formant et en me confiant des missions relatives à des problématiques de gouvernance et de réglementation boursière, qui m’a ouvert la voie de la réussite et qui m’a surtout donné la chance de réussir et d’exceller dans ce que je fais aujourd’hui.
C’est donc comme ça qu’est née ma passion pour la gouvernance, la communication financière et extra- financière.
Quels sont les événements qui ont changé votre vie ?
La vie est capable de nous surprendre et de nous faire vivre des évènements aussi intenses qu’inopinés mais c’est à nous d’en tirer les bonnes leçons pour transformer notre vie.
J’ai vécu plusieurs évènements qui ont transformé ma vie et forgé ma personnalité. Des rencontres fortuites et des disparitions douloureuses. Je dirai que l’année 2020 a sans doute été pour moi la pire année sur le plan personnel et psychologique. Je retiens néanmoins que c’est dans les moments difficiles qu’on devient fort, que nous avons tous en nous une force intérieur cachée qui émerge lorsque la vie nous met à l’épreuve. Ces évènements qu’ils soient positifs ou négatifs m’ont permis de revoir mes priorités dans la vie personnelle et
professionnelle, de me remettre en question et de me réorienter vers ce que je mérite et ce je que je désire pour aller de l’avant.
Pour conclure, je dirai que des fois certaines fins ne sont pas des arrêts mais plutôt des transitions vers de nouvelles aventures et de nouveaux challenges !
Quels sont vos projets à venir ?
Etant passionnée par le métier d’enseignement et de la recherche depuis mon jeune âge, je souhaiterai développer en parallèle une carrière universitaire dans le secteur d’enseignement supérieur et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je prépare actuellement un doctorat en gouvernance des entreprises à l’université Hassan II de Casablanca.
Aider les autres, partager et donner sans rien attendre en retour, ça a toujours été ma devise et je pense que cela correspond parfaitement aux qualités de base d’une future professeure
Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?
Prenez des risques, rêvez grand, osez, ne vous fixez aucune limite, croyez en vous et en votre potentiel pour atteindre vos objectifs car personne ne le fera à votre place !
Soyez patientes, les grands succès prennent souvent du temps à se réaliser.
Que pensez-vous de la situation de la femme au Maroc ?
Aujourd’hui, il y a un vrai changement culturel et juridique qui s’opère progressivement concernant l’intégration des femmes dans des fonctions stratégiques que ce soit au niveau du top management ou au niveau des organes de gouvernance.
Récemment, le cadre juridique de la présence des femmes dans le monde professionnel a connu une avancée majeure à travers l’entrée en vigueur de la loi 19-20 ayant pour objectif de lutter contre la discrimination basée sur le genre en assurant une représentation équilibrée entre les femmes et les hommes au sein des organes de gouvernance des sociétés anonymes.
La nouveauté majeure de cette loi concerne essentiellement les sociétés anonymes faisant appel public à l’épargne dont la représentation des femmes devrait atteindre 30% à partir du 1er janvier 2024 pour se fixer à 40% à partir du janvier 2027. Néanmoins cette loi comporte certaines insuffisances puisqu’elle ne concerne que les sociétés anonymes faisant appel public à l’épargne ce qui limite l’impact sur notre tissu économique.
Sans oublier de parler du nouveau gouvernement qui est composé de sept femmes ministres, alors qu’elles étaient au nombre de quatre auparavant, ce qui témoigne d’une réelle volonté du Maroc de renforcer la représentativité de la gente féminine dans les postes de pouvoir.
Votre avis sur le site ?
C’est est une excellente initiative destinée à mettre en valeur le potentiel des femmes Marocaines. Je pense que ça serait une bonne idée de regrouper les femmes adhérentes à « Lamarocaine.com » autour d’un réseau ou d’un club de jeunes femmes pour leur permettre d’échanger, de discuter des idées et de partager leurs expériences.
Dernier mot ?
Je suis ravie d’avoir été sollicité pour partager mon parcours professionnel et faire partie de cette belle communauté.
Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Octobre 2021