1- Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter, nous raconter votre parcours et vos activités
Bonjour, Je suis Chéma Gargouri H’abieb, de nationalité tunisienne, je vis à Sfax en Tunisie qui est d’ailleurs ma ville natale. Mariée et maman de deux enfants.
Après l’obtention d’un baccalauréat en sciences économiques et de gestion en 1997, j’ai fait une déviation en intégrant l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax pour en sortir avec un diplôme national en design avec la spécialité architecture d’intérieur en 2002. J’ai par la suite été accepté pour un Master de recherche en design à l’Ecole Supérieur des Sciences et technologies du design à Denden, université de la Mannouba. En 2004 j’ai obtenu mon Master de recherche en design option design espace. J’ai tout de suite enchainé avec une thèse de doctorat à la même institution sous la direction du Pr Naceur BEN CHEIKH. Une thèse de doctorat sous l’intitulé « De l’espace domestique vernaculaire à l’espace intérieur contemporain : cas de l’habitat troglodytique du sud-est Tunisien » soutenue en 2008. J’ai alors choisi le parcours universitaire et scientifique pour intégrer l’enseignement supérieur à la suite de la candidature dans des concours nationaux. En parallèle, j’ai toujours été intéressée par le travail en équipe ce que j’ai pu faire avec plaisir dans la vie associative.
2- Et votre vie professionnelle ?
Je suis enseignante chercheuse en design au grade de maitresse assistante à l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax. Précédemment directrice des stages et chargée de l’ouverture sur l’environnement à l’institut. J’ai également été membre du conseil scientifique de mon institution durant plusieurs années. J’ai cocrée avec ma collègue une cellule de réflexion et de coordination pédagogique pour la spécialité du design espace, le DEEP.
3- Et pourquoi ce secteur d’activité ?
J’ai toujours été fasciné par la créativité, l’originalité notamment artistique. J’ai grandi dans un environnement qui apprécie les œuvres d’arts, les tableaux de peintures, les aquarelles, les anciens meubles, les pièces originales et qui ont une histoire. J’ai toujours eu le sens du détail pour ne pas dire que j’accorde beaucoup d’importance aux détails. J’ai trouvé mon bonheur dans l’architecture d’intérieur. De plus, j’ai toujours eu un intérêt pour l’usage voir même le multi-usage ce que j’ai pu développer grâce à mes études en design. Et là, je prends beaucoup de plaisir à transmettre cette passion à mes étudiants.
4– Quels sont vos projets à venir ?
Evoluer dans ma carrière scientifique. Travailler davantage sur le transfert des technologies. Je pense que c’est ce qui permet de faire évoluer les choses, le fait de valoriser la recherche scientifique et de la mettre au service de l’humanité. J’aimerais travailler davantage sur le lien étudiant/enseignant/professionnel en créant une dynamique d’échange afin d’améliorer la qualité de l’enseignement de l’architecture d’intérieur. Ce que j’ai déjà commencé depuis des années en tissant des liens à l’échelle régionale avec la Chambre Régionale des Architectes d’Intérieur où je suis conseillère et à l’échelle nationale avec le Conseil Tunisien des Architectes d’Intérieur où je suis membre du bureau exécutif et chargée du volet scientifique.
5- Quels sont les moments ou événements qui ont changé votre vie ?
Mon admission à l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax, en tant qu’étudiante ensuite enseignante contractuelle puis enseignante chercheuse permanente puis directrice des stages. Au fait, l’évolution que j’y ai faite grâce à toutes les responsabilités qui m’ont été accordé. L’obtention de mon Doctorat été aussi un évènement marquant pour moi. La crise sanitaire par la quelle on est passé m’a fait gagner en maturité et en gratitude pour tout ce que j’ai. C’est également une période lors de laquelle j’ai appris à travailler différemment, à sortir de ma zone de confort au quotidien vu qu’à cette époque j’étais directrice des stages et donc j’avait beaucoup de responsabilités. Bien évidemment, les naissances de mes enfants été des évènements qui ont marqués des tournants dans ma vie, mon quotidien, un autre genre de responsabilité.
6– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?
Aimer ce que vous faites, soyez passionnée. Travailler mais pas que ! dans ma vision des choses, le travail n’est pas tout et la réussite ne se résume pas au travail. Je pense que la réussite est relative, tout dépend de nos priorités dans la vie. Mais quelque soit la priorité, je pense que la réussite consiste à essayer de créer un équilibre entre les différentes composantes de la vie (qui sont variables d’une femme à une autre).
7- Votre avis sur la situation de la femme
En Tunisie, Dieu merci on a fait du chemin grâce au feu BOURGUIA mais il reste du travail.
8– Votre avis sur le site ?
J’ai découvert des personnages et des profils variés et intéressants. J’ai beaucoup aimé l’idée du site de mettre la lumière à chaque fois sur une femme avec un parcours différent.
9– Dernier mot ?
Merci de m’avoir choisi. Je vous souhaite une bonne continuation, j’espère rencontrer toutes ces belles âmes que vous interviewez un jour dans un forum ou un évènement de ce genre pour avancer sur des projets communs et avoir l’occasion de collaborer pourquoi pas.
Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Octobre 2024