Laila Taousi

– Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter SVP ?

Laila Taousi, 34 ans, marocaine de nationalité française. Je suis née et grandie à Rabat. Femme indépendante et ouverte d’esprit, ma devise : Rester moi même, mes sujets préférés : le management et la psychologie, j’aime les gens humbles et intègres, je déteste l’humiliation et la bêtise humaine, Mes hobbies : Le voyage, la gastronomie et le sport

– Racontez nous un peu votre parcours et votre vie professionnelle.

Je suis lauréate de l’ISCAE Casablanca, promotion 1997. Après mon diplôme, j’ai fait un passage éclair à IMAFOG, cabinet de conseil en formation à Rabat en tant que consultante en formation. J’ai animé divers séminaires en entreprises chez Nestlé, ONE, etc. Ensuite, j’ai intégré Poste Maroc en 1998 en tant que responsable produits nouveaux à la Direction des Services Financiers. Je m’occupais des partenariats stratégiques avec les compagnies d’assurances et d’assistance de la place, de la formalisation des procédures internes, du suivi d’une SICAV dédiée à la caisse d’épargne et gérée par CD2G. J’ai été promue chef de pôle assurances et assistance. J’ai représenté le Maroc à l’Union Postale Universelle à Berne/Suisse en 1999. L’idée de compléter mon cursus était toujours présente, je l’ai concrétisé après un parcours de 4 ans au Maroc. Je suis partie alors en France en 2001 et j’ai intégré l’université Paris Dauphine. J’ai obtenu deux masters, anciennement DEA « Politique Générale des Organisations » en 2002 et un DESS « Conseil et Dynamique du changement »en 2003. J’ai commencé ma carrière professionnelle en France par un stage de fin d’études aux AGF (Assurances Générales de Frances) entant que chargé de mission pour la mise en place d’un campus dédié à la formation des clients. Le métier de conseil m’a encore séduit et j’ai alors intégré le cabinet Gourrada et Associés en tant que consultante manager. J’ai piloté divers projets au sein du groupe CNCE et ses filiales. Je cite à titre d’exemple, les fusions migrations des caisses d’épargnes, le Benchmarking de solutions de gestion de portefeuilles projets, la création d’une plateforme succession, la mise en place d’un outil de transfert de livret A, etc.
Ensuite j’étais approché par le groupe Algoé, un grand cabinet de conseil à paris et dont le siège est à Lyon . J’occupe depuis peu le poste de consultante sénior en transformation et performance organisationnelle. J’étais chef de projet pour la réorganisation d’une grande entreprise publique marocaine, j’ai réalisé une étude sur les conséquences de la crise sur le recours aux prestations d’ingénierie et de conseil et j’accompagne une compagnie d’assurance dans le reingeniering de ces processus métier

– Pourquoi ce choix de vivre en France

Je n’avais pas comme ambition de vivre en France. C’est le hasard des choses. Je suis arrivée en 2001 pour une année d’études, ça fait 9 ans que ça dure… C’est une expérience enrichissante sur le plan humain et professionnel, mais l’éloignement de ma famille et de ma terre natale est difficile par moment.

– Quels sont vos projets d’avenir ?

Devenir Maman, m’épanouir dans mon travail, et in fine créer ma propre structure au Maroc

– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?

Persévérez, ayez confiance en vous, croyez en votre projet de vie, ne vous laisser pas abattre par le « qu’on dira t- on » et surtout gardez la foi et tenez à vos valeurs spirituelles et humaines… c’est ce qui reste lorsque tout part

– Que pensez-vous de la situation de la femme au Maroc ?

La moudawana, la réforme du code de la nationalité, le militantisme de tissu associatif sont autant d’exemples en faveur des droits des marocaines. Celles-ci prennent de plus en plus leurs destins en main et n’acceptent plus de vivre dans la violence conjugale et la soumission. Néanmoins, le changement est un processus long et ne peut aboutir qu’avec une prise de conscience globale et une évolution des mentalités des hommes. L’islam glorifie la femme, mais sur le terrain, les pratiques sont encore différentes. Les mesures prises sont salutaires mais demeurent insuffisantes de mon point de vue. Il s’agit d’un projet de société qu’il faudrait accompagner et renforcer. Toutes les parties prenantes au niveau politique, social, économique sont invitées à soutenir le mouvement. Il s’agit d’un parcours long, le chemin est déjà déminé, restons optimiste…

– Votre avis sur le site ?

Initiative très louable, mais essayez de vous démarquer par rapport aux divers portails féminins, jouez sur l’éventail des sujets traités et l’ergonomie du site pour attirer plus de lectrices et lecteurs. Je vous souhaite bonne continuation

– Dernier mot

Un grand hommage aux mères du monde à l’occasion de la fête de la mère et en particulier à ma propre maman pour les valeurs qu’elle m’a inculquées et qui structurent encore ma vie.

Entretien réalisé Par : Aziz HARCHA
2013

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