Fadma Ait Mous
Fadma Aït Mous est née à Anezi et a grandi à Casablanca. Elle est professeure assistante de sociologie à la faculté des Lettres et des Sciences Humaines Aïn Chok de l’Université Hassan II de Casablanca. Elle est également chercheure affiliée au Centre marocain des sciences sociales (CM2S) dont elle assure la coordination.
Par ailleurs, elle collabore avec plusieurs centres de recherche, au niveau local et international, à l’instar du CESEM (centre de recherche de HEM), le NIMAR-Rabat, l’IRMC-Tunis, le ZMO-Berlin, l’ACSS de Beyrouth…
Ses travaux s’intéressent principalement aux questions liées au nationalisme, aux identités collectives et aux mouvements sociaux, les rapports de genre et les transformations socio-sociopolitiques, les jeunes et les usages et perceptions des réseaux sociaux numériques.
SES CONTRIBUTIONS D’OUVRAGE
Ouvrages
Le métier d’intellectuel. Dialogues avec quinze penseurs du Maroc, avec Driss Ksikes, En toutes lettres, Coll. Les Presses de l’université citoyenne (Casablanca), 2014, prix Grand Atlas 2015 et prix Grand Atlas des étudiants 2015
Le tissu de nos singularités, vivre ensemble au Maroc, collectif dirigé avec Driss Ksikes, En toutes lettres, coll. Les Presses de l’université citoyenne (Casablanca), 2016
Articles et chapitres d’ouvrages
“The Moroccan nationalist movement: from local to national networks” in Global and Local in Algeria and Morocco. The World, The State and the Village, edited by James McDougall, Robert P. Parks. Routledge – 2015
« Droit à la terre et lutte pour l’égalité au Maroc : Le mouvement des soulaliyates » (avec Y. Berriane), in Contester le droit : communautés, familles et héritage au Maroc, ss. dir. de Hassan Rachik, La Croisée de chemins, 2016.
“Transformation, Reformation or Decline? The University in Contemporary Morocco and Turkey”(avec Simten Coşar & Hakan Ergül), in Universities in the Neoliberal Era (dir. Simten Coşar & Hakan Ergül), Part of the series Palgrave Critical University Studies, 2017, pp 145-177.
Portrait d’une ménagère Casablancaise
Mercredi 13 juin 2007, Saadia accepte que je l’accompagne à souk Larbâ (souk de mercredi) de Sidi Othmane où elle fait ses courses. Vêtue d’une djellaba vert clair et d’un foulard jaune, munie d’un petit sac à provisions, j’en déduis qu’elle ne fera pas de grands achats ce jour-là. Au boulevard Commandant Driss Lharti, dit communément Chari’ Chejar (boulevard des arbres), on prend le bus ligne 28, cela coûte 3,50 dirhams. Saadia m’explique qu’on aurait tout aussi bien pu prendre le grand taxi, mais cela aurait coûté 4 dirhams. Cette petite différence compte énormément pour cette ménagère qui doit gérer son budget au compte-gouttes.
Saadia, une femme au foyer ménagère de milieu modeste, habite Hay Sbata. En plus du travail proprement ménager (en termes d’activités domestiques : cuisine, lessive, ménage, éducation des enfants, etc.), le terme « ménagère » désigne essentiellement la femme qui s’occupe de l’approvisionnement en différents biens quotidiens (aliments, vêtements, etc.) et de la gestion financière du foyer. Contrairement au sens commun selon lequel une femme au foyer ne « travaille pas », Saadia revendique un statut à part entière. Pour cette prescriptive des provisions du foyer, elle fait bel et bien partie de la population active puisqu’elle travaille pour ses enfants.« Eh oui ! C’est mon métier à moi. Je travaille pour mes enfants […] Chez moi, je fais tout par moi-même, je fais tout le ménage et je m’occupe de mes enfants… Je suis femme au foyer depuis que je me suis mariée… Je m’occupe du panier depuis le jour où je suis venue chez le mari… Il me fait porter toute la responsabilité) »…