Rachel Kéké
Rachel Kéké est la première femme de chambre élue députée à l’Assemblée nationale.
Mère de cinq enfants, Rachel Kéké est née en 1974 dans la commune d’Abobo, au nord d’Abidjan, d’une mère vendeuse de vêtements et d’un père conducteur d’autobus. À 12 ans, au décès de sa mère, c’est elle qui se retrouve en charge de ses frères et sœurs.
Elle arrive en France en 2000 et commence à travailler comme coiffeuse avant d’entrer dans l’hôtellerie. Dans l’Hexagone, son parcours est chaotique : elle déménage souvent, alternant entre les squats ou les appartements d’amis en banlieue parisienne, avant de se fixer grâce au DAL (Droit au logement).
Naturalisée française en 2015, dans un pays qu’elle « adore » et pour lequel avait combattu son grand-père pendant la Seconde Guerre mondiale, elle habite maintenant les Sorbiers, une cité de Chevilly-Larue (Val-de-Marne) d’où elle a lancé sa campagne pour les législatives.
« Nous ne sommes pas des rebelles, on veut juste notre dignité« , a-t-elle lancé devant les acclamations des 200 amis et militants venus la soutenir. Avec toujours le même message : « secouer le cocotier » à l’Assemblée.
Celle qui se définit comme « féministe » et « défenseuse des ‘gilets jaunes' », a paré d’éventuelles attaques sur son manque de formation. « Si tu me parles avec le français de Sciences Po, je vais te répondre en banlieusard !« , a-t-elle mis en garde.
« On connaît le niveau d’une femme de chambre, on sait que je n’ai pas de Bac+5 », expliqua-t-elle à l’AFP. « Je dis ce que je ressens. Si on me pose une question sur quelque chose que je ne comprends pas, je ne répondrai pas. Il faut que les médias s’habituent à ça. »
Se définissant comme une « guerrière » voulant « faire du bruit » au palais Bourbon : Rachel Kéké vient de remporter le second tour des législatives dans la 7e circonscription du Val-de-Marne pour la Nupes face à Roxana Maracineanu, ancienne ministre des Sports d’Emmanuel Macron.
Porte-parole de la longue grève des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, qui a fini par obtenir gain de cause après deux longues années de lutte, Rachel Keke entend bien porter la voix des travailleurs « invisibles » à l’Assemblée.
Âgée de 47 ans et forte d’un parcours rempli d’épreuves qui détonne dans le monde politique, la Franco-Ivoirienne est sans doute la plus emblématique des figures issues des luttes syndicales et associatives.