Rita Amabili
1- Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter, nous raconter votre parcours et vos activités
Rita Amabili, Je suis une écrivaine québécoise d’origine italienne, née dans un quartier ouvrier, soit le Saint-Henri des usines et des chemins de fer. Mon père tient une grande place dans ma vie. À cause de lui, je m’intéresse beaucoup aux phénomènes migratoires anciens et actuels.
Je travaille en milieu hospitalier durant une quinzaine d’années à titre d’assistante-infirmière-chef. En 1980, je suis des cours d’accompagnement en fin de vie ce qui me guidera comme infirmière, et ensuite pour le reste de ma vie comme être humain « accompagnante de l’autre ».
Dans la pratique de ma tâche, je demeure marquée par cette expérience d’accompagnatrice de personnes en fin de vie. Cela me mènera plus tard à entreprendre des études en théologie tout en menant une carrière d’auteure, d’animatrice de radio (1995-2000) et de conférencière. Je complète une maîtrise en théologie pratique à l’Université de Montréal (2011).
2- Et votre vie professionnelle
Je travaille à la vulgarisation des textes bibliques et de l’ensemble du message chrétien. Théologienne féministe, je suis également chercheure sur l’immigration italienne et sur le phénomène de l’immigration actuelle en général, et chercheure au niveau des droits humains et des droits des enfants.
J’écris sur les enfants du monde et consacre plusieurs textes et histoires aux enfants vivant dans des pays en guerre, ou victimes de conflits. Je veux « relier les cœurs d’adultes aux problèmes des enfants du monde » et je demeure convaincue que l’unique solution pour un monde sans guerre est le souci de l’autre, la solidarité et la compassion.
Par mon roman historique Guido, le roman d’un immigrant (2004), je rends hommage à mon père et à tous les immigrants du monde qui ont contribué à bâtir notre présent.
Avec mes trois romans féministes, Saffia femme de Smyrne (2007); Marguerite prophète (2016); La lingère d’Acquaviva (2019) : je tente de remettre les femmes debout jusque dans leur spiritualité. À mon avis, les remettre debout, a trait aux nombreux siècles où elles ont été des êtres humains et des croyantes de seconde importance alors que Dieu (e ) ne fait aucune différence.
J’accompagne les gens en recherche de spiritualité en leur assurant que Dieu.e est Amour et qu’il.elle ne fait aucune différence entre les hommes et les femmes. Redonner l’envie de Dieu.e au monde par un enseignement féministe, ce qui veut dire un enseignement où l’homme et la femme sont égalitaires, est un espoir que je porte.
Guider l’autre quel que soit sa foi, quel que soit sa vie, marcher avec durant un moment, est précieux tant pour celui qui est conduit que pour l’autre.
Mes romans pour la jeunesse, me servent à enseigner aux enfants tout en dénonçant les injustices faites aux enfants de façon créative mais juste.
Et il reste mes poésies, mes pièces de théâtre, mon émission de radio (durant cinq années), mes conférences, mes animations et mes enseignements.
3- Et pourquoi ce secteur d’activité ?
Sans aucun doute, la réponse est parce qu’il est venu vers moi!
J’écris depuis que j’ai onze ans, on peut dire que j’ai toujours eu en moi ce besoin de raconter : poésies, pièces de théâtre, livres pour enfants, romans, romans historiques pour adultes.
Quant à la foi, j’ai été élevée dans la foi catholique mais je m’en suis éloignée pour adopter un christianisme plus large et surtout inclusif.
4– Quels sont vos projets à venir ?
Le 30 mai prochain, je débute le troisième volet d’une campagne de promotion imaginée par le groupe PurCom. Sous leur égide, j’ai préparé des balados (Podcasts), des lettres, des entrevues, etc.
5- Quels sont les moments ou événements qui ont changé votre vie?
Un problème à mon pied droit qui m’a fait affronter mes premières expériences de discrimination.
La mort de mon père auquel j’étais très attachée.
Mon mariage : le premier plus beau moment de ma vie.
La naissance de mes enfants, petits-enfants : chaque naissance devient un instant merveilleux.
La publication de mon premier roman historique Guido le roman d’un immigrant
Sa présentation en langue italienne, en Italie où j’ai reçu les Armoiries de la Région Marche d’où il était originaire.
La rencontre de la partie de ma famille qui m’était inconnue dans cette même région.
6– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?
Croyez en vous. Si vous doutez de vous-même, prenez les moyens de vous connaitre mieux. Trouvez votre créneau. Pour vous assurer que vous ne vous êtes pas trompées, demandez à de vrai.es ami.es (qui vous aiment assez pour vous dire la vérité) leur opinion sur votre choix. Lorsque vous avez choisi, poursuivez. N’abandonnez jamais, persévérez. Gardez la tête haute et avancez.
7- Votre avis sur la situation de la femme
Le Canada est un pays où il fait bon vivre. Les femmes et les hommes ont presque les mêmes chances, les mêmes possibilités. Les programmes d’aide sont présents pour les uns et les autres. Vu à distance l’égalité est plus qu’un idéal mais…
Au travail, il arrive que l’égalité en prenne pour son rhume et qu’il faille se débattre avec les injustices liées à la discrimination et la misogynie.
La vie personnelle des gens est elle aussi dangereuse parfois. Les couples et les familles sont souvent des endroits où la situation des femmes et des petites filles devient préjudiciable. Pères complexés, maladies mentales, problèmes de violence, d’agressivité, de drogue, etc.
Les programmes d’aide sont importants, parfois insuffisants.
L’enseignement à l’aide de la télé, d’un réseau social ou d’un groupe physique demeure imminemment important.
8– Votre avis sur le site ?
Il est très bien. Je vous félicite d’avoir mis l’histoire de Shireen Abu Akleh ! Bravo pour les récits historiques, ces femmes d’une autre époque ont beaucoup à nous partager. Si je peux me permettre, puisque vous le demandez :
Encouragez les histoires de vie positives et la solidarité entre femmes !
Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Mai 2022