Léa Nyingone
– Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter, nous raconter votre parcours et vos activités
Léa Nyingone, j’ai 34 ans, je suis enseignante-chercheure
Durant la préparation de mon Doctorat en Littérature africaine francophone, je me suis spécialisée dans le champ littéraire maghrébin. Mes axes de recherche sont assez variés car je travaille aussi bien sur les problématiques liées à la femme, que sur la politique africaine, ou le théâtre…
– Et votre vie professionnelle
J’enseigne depuis quelques années au sein d’une école de reconversion pour adulte et en parallèle, j’assure de Travaux Dirigés à l’Université de Loraine, plus précisément à l’Ecole Européenne d’Ingénieurs en Génie des Matériaux (EEIGM).
Très passionnée par la recherche, je publie également des articles littéraires, lesquels abordent plusieurs thématiques. Entre autres, la notion du corps féminin, du statut de la femme dans les sociétés traditionnelles, etc.
– Et pourquoi l’enseignement ?
J’ai choisi l’enseignement parce que c’est le métier qu’a exercé mon père. Je trouvais cela noble et passionnant. Ainsi de façon inconsciente, la transmission du métier s’est faite naturellement. C’est un domaine dans lequel je me sens bien et ayant toujours ressenti le désir de partager et de recevoir, je pense avoir fait le bon choix.
– Quels sont vos projets à venir ?
Je souhaite pour l’avenir publier davantage d’articles dans mon domaine ; créer une association où la femme prend la parole avec liberté et assurance.
– Quels sont les moments ou événements qui ont changé votre vie
L’évènement qui a profondément changé ma vie est la perte de ma mère il y a cinq ans maintenant. C’était quelques mois avant l’aboutissement de mes recherches doctorales. Cette douloureuse et pénible épreuve m’a révélée mes véritables capacités puisque j’ai pu aller jusqu’au bout de mon projet. En repensant à ce qui aurait été aujourd’hui la fierté de ma mère, cette sombre période m’a résucitée.
– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?
Il faut partir de l’idée que tout est possible dans le monde des vivants, encore plus lorsque l’on est déterminé. Etre une femme a peut être été accablant pour les femmes de la génération antérieure, mais aujourd’hui grâce aux différentes ressources dont nous disposons, nous, femmes, pouvons et devons désormais sortir de l’invisibilité. Pour cela, il faudrait avant tout « Rêver », avoir de la détermination et de la volonté.
– Votre avis sur la situation de la femme au Gabon
La situation actuelle de la femme évolue à son rythme, de manière progressive et surtout en fonction des espaces. Au Gabon, le statut de la femme a bien changé car les femmes participent activement à la vie de la société. On les retrouve ainsi dans la vie politique, le milieu professionnel et familial. Ces dernières font preuve d’une grande détermination en valorisant et défendant avec véhémence leurs idées.
– Votre avis sur le site ?
Très bonne initiative qui permet aux femmes de divers domaines de se côtoyer sans se connaître…Plus tard, il serait intéressant d’organiser au moins une fois dans l’année, une rencontre physique qui abouterait pourquoi pas à la construction d’un beau projet tenu par des femmes.
– Dernier mot ?
Merci pour cette opportunité que vous offrez aux femmes de s’exprimer librement.
Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Février 2022