Marie Koré
Marie Koré (1912-1953) demeure une figure emblématique de la lutte pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire et une militante politique influente au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA). Sa vie et son engagement ont marqué une époque cruciale de l’histoire de la Côte d’Ivoire, qui a finalement accédé à l’indépendance en 1960. Voici une biographie détaillée de sa carrière professionnelle.
Jeunesse et Mariage :
Marie Koré, de son nom complet Zogbo Céza Galo Marie, est née en 1912 dans le village de Gossa, situé dans la sous-préfecture de Gboguhé, à Daloa, en Côte d’Ivoire. Elle a débuté sa vie en Basse-Côte, où elle a rencontré et épousé un Français en premières noces. Malheureusement, ce mariage fut de courte durée, son mari ayant demandé le divorce en raison de son implication dans le mouvement du RDA (Rassemblement Démocratique Africain).
Entrepreneure et Engagements Politiques :
Marie Koré s’est ensuite lancée dans l’entrepreneuriat en ouvrant un allocodrome, un endroit où l’on vendait des bananes plantains frites, à Treichville. Elle a embauché des jeunes femmes de la région et son allocodrome est devenu un lieu de rassemblement pour des personnes de divers milieux sociaux.
C’est à Treichville que Marie Koré a rencontré son futur époux, René Sery Koré, bien qu’il fût déjà en couple. Elle a accepté de vivre dans un foyer polygamique avec lui.
Militante du RDA :
Marie Séry Koré s’est rapidement engagée dans la lutte pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire en rejoignant le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) dirigé par Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire. Elle a joué un rôle essentiel en étant élue présidente du comité Féminin du PDCI à Treichville en 1947.
Marie Koré a également été une figure centrale lors des manifestations historiques qui ont eu lieu en 1949 devant le palais du Gouverneur Péchoux, ainsi qu’en décembre de la même année. Elle a été l’une des principales organisatrices de la marche des femmes sur Grand-Bassam, qui visait à obtenir la libération des responsables politiques du PDCI emprisonnés par les autorités coloniales françaises.
Lors de ces manifestations, Marie Koré a montré un courage exceptionnel en encourageant les femmes à braver les forces de l’ordre et à persévérer dans leur lutte. Elle est devenue un symbole de détermination et de résistance.
Décès et Héritage :
Malheureusement, Marie Koré est décédée en 1953, alors que sa fille Denise n’avait que sept ans. Les circonstances de sa mort restent sujettes à controverse. Certains pensent qu’elle est décédée des séquelles des mauvais traitements infligés pendant sa lutte pour l’indépendance, tandis que d’autres soupçonnent un assassinat commandité par les colons en raison de son engagement politique.
Malgré sa disparition prématurée, Marie Koré a laissé un héritage durable. Elle est honorée par un billet de 1 000 francs CFA et un timbre postal à son effigie. Une statue commémorative en mémoire de la Marche des femmes sur Grand-Bassam représente trois femmes, dont l’une pourrait bien être Marie Koré.
Son nom est également porté par une école primaire dans la commune d’Adjamé, un sous-quartier dans la commune de Marcory, et plusieurs associations féminines.
Marie Koré demeure une icône de la lutte pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire, dont le courage et la détermination ont contribué à façonner l’histoire de son pays vers la liberté et la souveraineté.