Seloua Benabdellah
– Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter SVP ?
Seloua Benabdellah, née à Rabat, maman de 2 enfants et chef d’entreprise. Je dirige une master-franchisée avec des points de vente dans tout le pays. A côté de cela, je suis présidente d’une ONG à vocation international, dont le siège se trouve à Rabat. Nos actions portent essentiellement sur la lutte contre les abus sexuels sur mineurs.
Côté familial, je suis issue d’une famille politique qui a depuis le début militée pour l’indépendance du Maroc, et ensuite, qui se sont mobilisés dans les rangs de l’USFP. Mon grand père, Ahmed Benabdellah était le directeur de la RTM dans les années 70, et il était également en poste au cabinet royal sous Hassan II. Je tire une grande fierté de ce patrimoine familiale. Ceci est pour le côté politique. Pour la fibre sociale, ma mère, professeure de chirurgie et chef de service des grands brûlés à l’hôpital d’enfant à Rabat, m’a transmis cette volonté de venir en aide aux plus démunis, en l’occurrence, les enfants, d’où la création de l’ONG « Innocence en danger ».
– Racontez nous un peu votre parcours et votre vie professionnelle
Après des études d’histoire à Jussieu (paris VII), à Paris, et un DEA « connaissance et tiers monde », je suis rentrée au au Maroc où je me suis mariée, et où j’ai également lancé mon entreprise. Cela fait déjà 17 ans … Je crois que naturellement je me suis investie dans le monde des affaires, le milieu universitaire n’étant pas si ouvert à cette époque, je n’y ai pas trouvé ma place. Mais je ne regrette rien.
En 2006, je me suis engagée dans les rangs de 2007 DABA, ONG nationale dont la présidence était assurée par Nourredine Ayouch. Nous avons travaillé pendant près de 2 années, sur la participation citoyenne aux élections législatives de 2007. Ce fût une formidable expérience. Je crois que j’ai côtoyée de près le tissu associatif marocain dans toute sa diversité, et cela m’a beaucoup appris sur les méthodes existantes de mobilisation sociale.
– Quels sont vos projets d’avenir ?
Aujourd’hui, mon objectif est développer la stratégie de « Innocence en Danger » en créant une série de centre d’écoute dans les plusieurs régions du royaume, et que ces centres, soient mis en relation avec différentes structures de prise en charge institutionnelles, tels que, les hôpitaux, les tribunaux, la gendarmerie, et la sûreté nationale, en somme une vraie chaîne de service.
J’aimerai impulser un véritable élan de synergie entre ces structures, en y élaborant par ricochet un schéma organisationnel où seraient répertoriées les ONGs travaillant dans le même domaine. Par la suite, il serait question de développer un système d’information qui puisse nous révéler les données exactes de l’ampleur de ce phénomène.
Car disons le, au Maroc, nous avons de données peu fiables sur la question, et cela empêche de développer des politiques publiques concrète pour y pallier. Le résultat final, serait bien entendu, de proposer une loi y afférent dans le code pénal.
– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?
Tracer un objectif clair, et en définir le chemin directeur sans se perdre dans les méandres des détails et des petites contrariétés quotidiennes… A bon entendeur.
– Que pensez-vous de la situation de la femme au Maroc ?
Les actions de femmes marocaines sont exemplaires, la preuve étant, que diverses délégations de pays arabes, se rendent au Maroc pour étudier nos stratégies de mobilisation, d’actions, et le cas échéant en mesurer les résultats. Nous sommes, et disons le avec fierté, leader dans le domaine des droits des femmes dans le monde arabe.
– Votre avis sur le site ?
C’est un site actuel et dynamique.
– Dernier mot
Prendre systématiquement la mesure des mouvements quels qu’ils soient, and GO !
Entretien réalisé par : Aziz HARCHA