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Danielle Herimanantsoa Razafiarison

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– Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous prĂ©senter, nous raconter votre parcours et vos activitĂ©s

Bonjour, 😊 Je me nomme Danielle Herimanantsoa Razafiarison, les proches et les amies m’appellent Danie. J’ai 35 ans et je suis cĂ©libataire 😊.

Sur le plan personnel : Je suis passionnĂ©e de tout ce qui est dĂ©veloppement personnel et je tiens particuliĂšrement Ă  mes valeurs qui sont l’empathie, l’entraide, la justice, l’équitĂ©, l’égalitĂ© et l’intĂ©gritĂ©.

J’aime ĂȘtre Ă  l’écoute, ĂȘtre prĂ©sente pour les autres, les soutenir, les supporter et les accompagner quand ils en ont besoin. Je suis pour le partage d’expĂ©riences Ă  la fois personnelles et professionnelles. On me dit souvent que je suis quelqu’un sur qui on peut compter 😊.

Mes centres d’intĂ©rĂȘts sont le cinĂ©ma, les NTICs, l’écriture, le dĂ©veloppement personnel, la lecture, l’astronomie, l’astrologie, la cuisine.

En 2010 j’ai obtenu mon DEA en Droit des affaires auprĂšs de l’UniversitĂ© d’Antananarivo Madagascar aprĂšs 6 annĂ©es d’études. Ensuite, j’ai travaillĂ© en tant que parajuriste au sein du clinique juridique Trano Aro Zo pendant 1 an avant d’exercer le mĂ©tier de Tax and Legal Advisor « Juriste fiscaliste » depuis 10 ans.

En 2012 j’ai commencĂ© ma carriĂšre en tant que « Tax and Legal Advisor » au sein d’EY Madagascar, un grand cabinet d’audit et fiscal international membre des Big 4, en tant qu’assistant dĂ©butant, j’y ai gravis tous les Ă©chelons jusqu’à devenir Manager. J’ai quittĂ© EY pour une petite pause entre dĂ©cembre 2016 et juillet 2017 pendant laquelle j’ai fait 4 mois en tant que juriste d’Affaires au sein de la sociĂ©tĂ© MADCO Madagascar du Groupe ECLOSIA. Puis j’ai repris chez EY le 1 juillet 2017.

– C’est un parcours que je trouve exceptionnel.

En effet, d’une part, du fait de mes migraines constants, on pensait que je ne pourrais pas faire de longues Ă©tudes requĂ©rant beaucoup d’efforts intellectuels, alors, aprĂšs mes Ă©tudes secondaires, je n’ai pas poursuivi en enseignement gĂ©nĂ©ral mais on m’a fait suivre un enseignement technique professionnalisante en hĂŽtellerie qui Ă©tait considĂ©rĂ© comme « moins lourd ».

Pour entrer donc Ă  l’universitĂ©, je n’ai pas eu un diplĂŽme de BACCALAUREAT classique mais j’ai fait le concours d’entrĂ©e en Droit avec un certificat d’équivalence de mon Brevet d’Etude Professionnel « BEP » en HĂŽtellerie 😊.

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Ensuite, travailler dans un cabinet d’audit et de fiscalitĂ© n’était pas Ă©vident mais fut un vĂ©ritable dĂ©fi en sachant que j’ai fait beaucoup plus de Droit fiscal alors que la comptabilitĂ© et le droit fiscal bien que ces matiĂšres fussent mes « bĂȘtes noir » parmi les matiĂšres de l’universitĂ© 😊.

– Et votre vie professionnelle

On peut dire que je fais partie des personnes qui ont pu avoir un poste correspondant Ă  leurs Ă©tudes et qui font un mĂ©tier qu’ils aiment dans la vie. Je peux dire que ma vie professionnelle a toujours Ă©tĂ© assez stable et intellectuellement enrichissante. Certes, il y a toujours des hauts et des bas mais ça fait partie de la vie😊.

Depuis toujours et jusqu’à maintenant, je suis convaincue que Dieu me guide dans mes choix.

Au dĂ©but, je ne voulais pas faire du Droit car je ne voulais pas devenir « Juge ». Mon pĂšre m’a alors convaincu que le mĂ©tier de juriste n’était pas forcĂ©ment de devenir juge mais est ouvert Ă  plusieurs domaines et je l’en remercie car c’est grĂące Ă  lui que j’ai pu avoir une si belle carriĂšre (Paix Ă  son Ăąme).

Au dĂ©part, j’ai choisi le mĂ©tier car j’étais juriste de formation, au fur de mes Ă©tudes j’ai appris Ă  dĂ©couvrir les diffĂ©rents domaines du Droit et j’ai commencĂ© Ă  me passionner pour le droit des affaires Ă  partir de la 3Ăšme annĂ©e.  Ce mĂ©tier du Droit qui n’était pas d’ĂȘtre juge me convenait donc.

Puis, j’ai choisi de continuer car la fiscalitĂ© des affaires, bien qu’elle ne fĂ»t pas une de mes matiĂšres d’excellence Ă  l’universitĂ©, est devenue une passion et la spĂ©cialisation en tant que juriste fiscaliste reprĂ©sente pour moi un dĂ©fi et un objectif de carriĂšre.

– Et pourquoi ce secteur d’activitĂ©

Je pense que le secteur du Droit/des services juridiques est un secteur d’activitĂ© qui est trĂšs large, qui est toujours en Ă©volution et qui est nĂ©cessaire Ă  tous les autres domaines de la vie et des autres secteurs d’activitĂ©s. Quoi qu’on fasse, le Droit intervient toujours.

J’ai toujours Ă©tĂ© assez curieuse et proactive. Ce que j’aime dans ce mĂ©tier de juriste fiscaliste c’est l’apprentissage continue, le challenge que reprĂ©sente chaque situation spĂ©cifique, les Ă©changes d’expĂ©riences entre les collaborateurs, la spĂ©cialisation en fiscalitĂ© tout en gardant la pluridisciplinaritĂ© dans les affaires traitĂ©es, la collaboration internationale, la diversification des champs et secteurs d’intervention.

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J’aime aussi particuliĂšrement le sentiment de satisfaction d’avoir collaborĂ© Ă  la rĂ©alisation, Ă  la rĂ©ussite des projets des autres, de concourir au dĂ©veloppement de mon pays en contribuant Ă  l’implantation de nouveaux investisseurs Ă  Madagascar, Ă  la crĂ©ation d’emploi pour les malgaches, aux supports des entreprises locales.

– Quels sont vos projets Ă  venir ?

Sur le plan personnel, je suis en train de travailler sur deux aspects de mon plan de dĂ©veloppement personnel 😊.

Sur le plan professionnel, j’ai rĂ©cemment quittĂ© EY pour poursuivre de nouveaux challenges personnelles et professionnelles tout en n’abandonnant pas ma casquette de Juriste fiscaliste 😊.

Je vais terminer mes Ă©tudes en cours et j’entame une formation en coaching professionnel avec une spĂ©cialiste du coaching dans le cadre d’un programme spĂ©cial.

J’ai choisi de faire une semi-reconversion professionnelle en troquant le statut de salariĂ© d’entreprise Ă  la casquette de prestataire de service. Je viens de monter mon entreprise de prestation de services de reprĂ©sentant rĂ©sident, de formations, de mentoring professionnel, de consultance fiscale et juridique. Puis j’entamerais la carriĂšre de coach professionnel, avec les partenaires actuels de la formation, une fois que ma formation serait terminĂ©e.

Bien sûr je mets tous ces projets et tous mes efforts entre les mains de Dieu.

– Quels sont les moments ou Ă©vĂ©nements qui ont changĂ© votre vie

Ma vie (personnelle et professionnelle) a presque toujours Ă©tĂ© assez stable. RĂ©cemment, j’ai eu une prise de conscience de mon ikigaĂŻ, d’oĂč ma semi reconversion professionnelle. 😊

Sur le plan personnel, l’évĂšnement qui m’a le plus marquĂ© Ă©tait le dĂ©cĂšs de mon pĂšre que j’ai eu du mal Ă  surmonter. J’ai eu du mal Ă  faire le deuil et ça m’a un peu fait perdre le repĂšre, m’a fait oublier qui je suis.

Un point marquant aussi, c’était le jour oĂč je me suis rendu compte que si l’on ne veut pas ĂȘtre dĂ©bordĂ© par les Ă©vĂšnements, il ne faut pas tout prendre personnellement et il faut apprendre Ă  lĂącher prise.

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– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent rĂ©ussir ?

Être soi-mĂȘme, ne pas se comparer aux autres pour se dĂ©valoriser. Il faut suivre sa propre voie en fonction de nos propres convictions et non pas du regard des autres. Et surtout, considĂ©rons qu’ĂȘtre une femme est un atout et non un facteur de blocage.

– Votre avis sur la situation de la femme

A mon sens, sur le plan juridique, du point de vue de la lĂ©gislation malgache, on peut dire que le droit de la femme n’est pas bafouĂ©.

Dans la pratique, je trouve que beaucoup de femmes et de filles sont encore en situation de précarité. Ainsi par exemple, beaucoup de jeunes filles se trouvent « mariées » trÚs jeunes, abandonnent les études trop tÎt pour faire des petits boulots.

A mon sens, la « pression sociale ou familiale » selon laquelle « une femme parfaite Ă©gale une femme mariĂ©e, ayant des enfants et tenant un foyer » et l’adage « Ny vehivavy dia fanaka malemy » (LittĂ©ralement traduit comme la femme est un meuble fragile) est encore trop prĂ©sente.

Heureusement, il y a dĂ©jĂ  plusieurs actions, mouvements qui sont mis en Ɠuvre par la sociĂ©tĂ© civile et les pouvoirs publics pour l’effectivitĂ© de l’égalitĂ© et des Droits de la femme.

– Votre avis sur le site ?

Je trouve que le site est trĂšs inspirant, c’est une belle initiative, Ă  mon avis ce site est « la voix des femmes ». Il permet, Ă  toutes les femmes du monde de s’exprimer, il facilite le partage d’expĂ©riences entre femmes.

En termes de prĂ©sentation et d’accessibilitĂ©, je trouve que le site est clairement prĂ©sentĂ© et facile Ă  utiliser.

– Dernier mot ?

Soyons nous-mĂȘme. Chaque femme est unique et spĂ©ciale du fait de ses propres expĂ©riences personnelles et professionnelles. Faisons de notre originalitĂ© notre force. L’effectivitĂ© du Droit de la femme est l’affaire de tous, chacun peut contribuer Ă  son niveau, Ă  sa maniĂšre.

Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Mars 2022

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