Interviews

Meriem Haouane

Pack Lmf Pack Basic

Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter SVP ?

Dr Meriem Haouane, 36 ans, médecin biologiste, fondatrice et directrice du Laboratoire d’Analyses Médicales BioAhl Gholam.

Je suis issue d’une famille de 6 enfants, étant la plus jeune d’entre eux et de loin (10 ans de différence avec le plus jeune de mes frères et sœurs), j’ai été la chouchou de la maison. Cela n’empêche pas d’être sérieuse, disciplinée et d’obtenir les meilleures notes à l’école pour accéder aux universités de renom et aux grandes écoles.

Je suis née et j’ai grandi à Casablanca. J’ai eu la chance d’être la fille d’un couple marocain traditionnel; qui n’ont, certes, jamais fréquenté l’école; mais qui ont su donner à leurs enfants une excellente éducation et les ont amené à acquérir les diplômes les plus convoités.

Racontez-nous un peu votre parcours

J’ai fait mes études primaires et secondaires à Casablanca puis j’ai quitté le Maroc pour la France.
J’ai été parmi les chanceux (ou les bosseurs) qui ont réussi la première année de médecine à Paris (seulement 11% des étudiants sont sélectionnés).

Médecine à Paris et spécialité « Biologie Médicale » à Toulouse : après 12 ans de mode de vie à l’européenne, j’ai pris mon courage à deux mains et je suis rentrée au Pays. Notre Maroc qui a besoin des forces humaines et intellectuelles. Notre Maroc, qui produit un nombre important de têtes pensantes et forces intellectuelles, a besoin d’une alimentation continue par les jeunes formés.
Jeune diplômée, j’ai travaillé dans différentes structures : d’abord dans le centre hospitalier de Fougères, puis dans des laboratoires privés à Casablanca et à l’hôpital Cheikh Khalifa.

En 5 ans, j’ai accumulé une bonne expérience et connaissance des laboratoires d’analyses médicales et j’ai pu me lancer dans l’aventure entrepreneurial en créant mon propre laboratoire.

Comment est née cette passion pour la biologie ?

Je commencerais par le commencement ; et je dirais comment est née cette passion pour la Médecine ?

Lire aussi :   Dounia Essabban

Et en guise de réponse, je dirais aucune idée. J’ai toujours su que je voulais être médecin, depuis mon plus jeune âge. Aucune autre idée ou profession ne voulait traverser ma jeune pensée d’adolescente. Malgré les conseils de mes frères et sœur de choisir des études de courte durée, je n’ai écouté que la petite voix au fond de moi qui ne cessait de répéter « médecine, médecine, médecine… »

Pour choisir la spécialité, il fallait prendre en compte plusieurs paramètres. Une spécialité polyvalente pour toucher à une large partie de la médecine et qu’elle permette en même temps de pouvoir être exercée au Maroc et en France (mon choix d’installation n’étant pas encore tranché).

Et j’avoue que c’est mon frère pharmacien qui m’a suggéré cette spécialité et j’ai accroché.
Elle m’a permis d’apprendre de bien nouvelles choses qui sont presque éloignées de la médecine. On revient à la chimie, biochimie, cytologie, microbiologie…. Qu’on a étudié en début de cursus et on ouvre nos horizons à l’ingénierie et au management de la qualité. Ce qui me correspond parfaitement, toujours à la recherche de nouveaux apprentissages.

Quels sont les moments ou événements qui ont changé votre vie

Le premier virage dans ma vie a été le départ en France.

Têtue comme j’étais de vouloir faire ce que je veux, je me suis retrouvée en première année de médecine à Paris. Une année difficile où on a le défi de s’habituer à une nouvelle vie en dehors du cocon familiale et où l’on se retrouve parmi un millier d’étudiants se battant pour une centaine de places dans une concurrence impitoyable.

Lire aussi :   Kaoutar Ouahmane

La douzaine d’année en France a sûrement un impact sur ma personnalité. Cela m’a permis de forger une personnalité forte et totalement autonome.
Le 2ème grand virage de ma vie a sûrement été mon départ de l’hôpital Cheikh Khalifa que j’avais intégré pour la passion d’exercer une biologie polyvalente, riche et intéressante. Néanmoins, après deux ans d’exercice et après avoir acquis une grande expérience, on se rend compte qu’il y a peu d’horizons d’évolution.

Mon départ m’a poussé à penser sérieusement à l’installation pour mon propre compte et j’ai eu la chance (de ma vie) de travailler dans un laboratoire d’analyses médicales dont le directeur est un monsieur extraordinaire qui partage sa connaissance en Biologie mais aussi en Gestion.

Le 3ème virage est le démarrage de l’activité de mon propre laboratoire. Un jeune laboratoire d’analyse médicale dont j’espère bâtir une belle réputation basée sur le sérieux et la confiance.

Quels sont vos projets à venir ?

Difficile de se projeter loin dans l’avenir quand on vient juste de subir un changement de taille.
L’objectif est de mettre sur pied le Laboratoire, de mettre en place un système de management de la qualité afin de pouvoir offrir le meilleur service à nos patients, et d’acquérir la certification ISO 9001.

L’objectif au long terme est d’amener le laboratoire à l’accréditation ISO 15 189 qui spécifie les exigences de qualité et de compétence propres aux laboratoires d’analyses médicales.

Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?

Le premier pilier de la réussite est la confiance en soi.

Chacune d’entre nous a une force inestimable en elle et des compétences particulières qu’elle peut déployer à bon escient afin de réaliser ses objectifs.

Il est aussi important de se fixer des objectifs. Prendre le temps de réfléchir à l’avenir (prendre un café avec soi-même de temps en temps), se fixer des objectifs au cours terme au début afin de les atteindre facilement vous donnant la motivation pour continuer. Puis planifier des projets et des objectifs au long terme.

Lire aussi :   Imane El Bouanani

Continuer à rêver et tenir à ses rêves. Ne pas oublier qu’un objectif est un rêve avec une date limite de réalisation. Et se rappeler que quand l’esprit humain tient à réaliser quelque chose, il trouvera les moyens d’y arriver. Laissons libre cours à notre imagination.

Et enfin, toujours prendre le temps de faire une activité où l’on s’épanouit : un sport, un loisir, un travail dans l’associatif…. C’est ce qui permet de décompresser et de mieux se concentrer sur ses objectifs.

Que pensez-vous de la situation de la femme au Maroc ?

La situation de la femme au Maroc a beaucoup évolué ces dernières années. Il reste encore beaucoup de travail afin de hausser la femme dans son rôle de leader dans la société.
La femme marocaine est le pilier de la société marocaine. Elle a prouvé sa capacité de mener une vie professionnelle brillante en plus de son rôle fondamental dans la famille. Néanmoins, la reconnaissance de la société marocaine envers la femme autant que cadre supérieur et que leader est encore timide.

Nous travaillerons chacune d’entre nous pour faire reconnaître la place fondamentale de la femme dans le monde professionnel marocain.

Votre avis sur le site ?

Agréable à visiter et bien structurée, c’est surtout une excellente idée pour mettre en valeur la femme marocaine et mieux la faire connaître et reconnaître.

Dernier mot ?

Bon courage à toutes les femmes marocaines et un grand Merci à lamarocaine.com

Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Aout 2021

Pack Lmf

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page