Sarra Boussen
– Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter, nous raconter votre parcours et vos activités
Je m’appelle Sarra Boussen, je suis tunisienne et je travaille dans le journalisme et la communication. Je suis trilingue français – arabe – anglais. J’ai travaillé dans diverses structures en Tunisie et à l’étranger, avec une appétence pour la langue française. J’ai notamment occupé les postes de chargée de relations presse, de rédactrice web et de journaliste économique. Je suis titulaire d’un Master professionnel en Métiers de l’Edition et de l’Audiovisuel et d’une bi-licence Lettres Modernes Appliquées – Arabe de l’université Paris Sorbonne – Paris IV (maintenant Sorbonne Université).
– Et pourquoi ce secteur d’activité
Le domaine des médias et de la communication est un domaine fascinant. Aucune journée ne ressemble à la précédente, puisque l’information n’arrête jamais. J’apprécie également la polyvalence des tâches. Dans une même journée, je passe d’une interview à une conférence de presse, puis un graphique et un article de recherche.
– Quels sont vos projets à venir ?
Je souhaiterais réaliser des projets davantage orientés vers l’international.
Quels sont les moments ou événements qui ont changé votre vie
A bientôt 30 ans, je ne dirais pas que j’ai une très vaste expérience de la vie, mais disons que je commence à avoir de la bouteille. Parmi les expériences marquantes que j’ai vécues, je pourrais en citer deux : une personnelle et une professionnelle.
Le souvenir professionnel concerne l’inauguration de la Cité de la Culture de Tunis, en mars 2018. Je suis allée visiter la Cité, qui n’était pas encore ouverte au public, pour interviewer le directeur. Je me rappelle être entrée dans l’Opéra, et avoir vu les sièges en velours tous neufs encore sous plastique. J’ai ressenti une émotion très forte ce jour-là, puisque la Cité de la Culture est aujourd’hui un lieu avec un fort rayonnement et que je l’ai vue grandir.
Le souvenir personnel concerne mon amour de la bonne cuisine. Lorsque j’étais à Paris, j’ai goûté la Halwa Bel Jebneh chez Noura, le restaurant libanais. La subtilité des arômes des eaux florales associée à la douceur de ces deux couches de fromages (rouleau de fromage ferme farci à la crème) et au goût sucré du sirop m’a profondément marquée. Ce plat est l’un des plus délicieux de ma vie. Malgré plusieurs tentatives, je n’ai pas pu le refaire à la maison, et il n’y en a pas ici. Je serais ravie d’apprendre à le cuisiner, ou de trouver quelqu’un qui en prépare ici à Tunis.
– Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?
Mon conseil pour les femmes qui voudraient réussir est de persévérer et de travailler. Lorsque l’on rencontre des obstacles, ou des difficultés, tout travail et tout projet est une expérience. Même si le résultat n’est pas directement perceptible, les actions d’aujourd’hui peuvent dans quelques années amener des résultats positifs imprévus.
– Votre avis sur la situation de la femme en Tunisie
La femme tunisienne bénéficie de nombreux avantages sur le marché du travail et dans le code du statut personnel. Même si cela a l’air idéal sur le papier, l’application quotidienne de ces libertés est de plus en plus entravée par la culture locale. Les femmes représentent la moitié de la population. Beaucoup travaillent, étudient, montent des projets, tout en gérant un foyer, des proches. Garder les droits de la moitié de la population n’est pas qu’une question sociale. C’est également une question économique.
– Votre avis sur le site ?
Bravo pour la visibilité que vous donnez aux femmes. Girl power !
– Dernier mot ?
Merci beaucoup de m’avoir contactée. J’ai l’habitude d’interviewer les gens, c’est la première fois que je suis interviewée et je suis contente de l’avoir fait avec vous.
Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Février 2023