InterviewsLes femmes d'Afrique

Claudine Sèdjrogandé FATCHINA

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1- Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter, nous raconter votre parcours et vos activités

Hello, Moi, c’est Claudine Sèdjrogandé FATCHINA. J’ai 22 ans, et j’adore la musique.

Je suis solopreneur funnel stratégiste et consultante en création de tunnel de vente ; créatrice de contenus et diplomate et auditeurs sciences politiques de formation.
Je fais partie du Top 100 personnalité féminine de l’année 2023 en Afrique.

Mon histoire entrepreneuriale débute en avril 2021,

J’étais en deuxième année d’université (pour ma licence), quand un soir, en plein cours d’économie politique internationale, je fais une crise.

Rapidement, on m’amène à l’hôpital du campus, mais sans argent pour me soigner, on m’a renvoyé direct à la maison.

Oui, vous l’avez bien deviné.

Je faisais partie de la masse des étudiants, qui ne faisait pas grand-chose à part les études.

Certes intelligente, majeure de promo, mais cela ne me servait à rien dans la vraie vie.

De base, je suis née d’une famille modeste et polygame.

Papa est cultivateur et maman était commerçante (les choses ont changé aujourd’hui)

J’ai vécu avec eux jusqu’à avoir mon BEPC à 14 ans,

J’ai ensuite quitté le domicile familial pour faire 3 ans chez ma grande en ville (à Cotonou), où j’ai eu le BAC.

Pendant les vacances passées chez cette dernière, je faisais des jobs comme fille de ménage, communément appelé chez nous : « Vidomègon ».

Après le BAC, j’ai pris l’envole pour le campus d’Abomey-Calavi

Et cela faisait maintenant 2 ans qu’avec une de mes autres sœurs, on se débrouillait avec le village du campus, pour se nourrir, se vêtir, s’éduquer, s’habiller, etc.

On faisait tous les petits jobs, pour se préserver de certains besoins, sans jamais être sûre de ce qu’on mangerait le lendemain.

Seulement, à cette période-là, c’était plus que difficile.
On manquait de job, et c’était difficile de manger.

Étant, anémique depuis mes 2 ans, je piquais une crise en salle, parce que je n’avais pas mangé toute cette journée.

Et ce fut la période la plus difficile de ma vie.

Après s’être débrouillé avec un ami à elle, ma grande sœur me ramène de quoi se mettre sous la dent.

Deux jours au lit, et j’ai eu l’idée d’appeler un ancien camarade d’amphi, à qui j’explique la situation.
Il m’envoya 50€.
Et après avoir pris quelques médicaments, j’utilise le reste des sous pour me lancer en ligne.

J’avais déjà entendu parler des business en ligne, par le biais d’un ami, mais je prenais cela comme de l’arnaque.

Seulement, après cette période difficile, j’ai décidé de faire d’un Pierre, d’un coup et me lancer sur internet.

C’était mon dernier espoir.

Je jurais de ne plus manquer de quoi manger, et qu’on ne me renverrait plus jamais d’un lieu à la maison, à cause de l’argent, ni un de mes proches.

Je devais réussir ou mourir

J’ai commencé par m’intéresser à l’e-commerce, mais la première formation suivie, fut de l’arnaque.

Je laisse, et j’apprends à créer des comptes PayPal depuis l’Afrique.
J’offrais ce service aux free-lance qui en avait besoin, contre 5€.

Rapidement, j’ai compris que cela ne peut m’amener loin
J’ai ensuite viré vers les formations.
J’ai appris à créer des Chatbots (WhatsApp, Telegram, Facebook, etc), et je formais d’autres personnes à faire pareille.

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C’est en faisant cela que j’ai découvert la compétence des tunnels de ventes.

Sans attendre, et sans crier gars, j’ai décidé d’apprendre cela et d’en faire ma source de revenus principale.

Trois mois de formation et j’avais le nécessaire pour me proclamer funnel builder.

J’ai ensuite pris 3 mois pour créer du contenu sur Facebook, avant de trouver mon premier client, à qui, j’ai apporté tout de suite des résultats incroyables.

Plus de 300 leads en une semaine, et plus de 150 commandes de sa boîte de céréales pour enfants (oui c’étaient des produits physiques), et on avait triplé ses revenus ce mois-là.

Elle m’a fait un témoignage client, que j’ai posté avec ces résultats.

Et 2 et demi plus tard, me revoilà

Après m’être formée encore et encore chez les experts anglais du domaine, je suis aujourd’hui, l’une des figures les plus réputées du domaine de création de tunnel de vente.

J’ai Su m’imposer dans le domaine, et j’ai fait assoir ma crédibilité.

Avec cette compétence, que j’ai appris, j’ai une équipe qui aide les entrepreneurs, Coachs, formateurs à mettre en place des systèmes de ventes qui convertissent.
On s’occupe de leur marketing, de la partie technique, jusqu’aux publicités.

On prend tout en charge pour eux.
C’est avec cela, qu’on a fait plus 150.000€ pour nos clients en 2023.

J’ai créé +150 tunnels avec près de 100 clients, en 2 ans et demi.

Et cela m’a valu d’être distinguée par le FORUM ÉCO FEMME, faisant partie du top 100 femmes les plus impactantes en Afrique, et j’ai reçu le trophée de la compétence féminine.

J’ai un projet qui s’occupe d’aider les orphelins et les enfants démunis à se nourrir, s’éduquer et de vêtir (nous avons déjà aidé plus de 200 enfants de 2023 à aujourd’hui), et c’est la réalisation de laquelle, je suis le plus fière dans ma petite vie. (J’ai 22 ans, je reprécise)

En deux ans, j’ai formé et aidé plus d’une vingtaine de personnes à se lancer comme moi, et à se créer leurs sources de revenus en ligne.

J’ai été interviewée par la télévision nationale de mon pays, et par d’autres médias en ligne.

J’ai deux autres business qui me rapportent pas mal, et je fais cette année, mes premiers pas en investissement (bourse, immo, etc), ce qui est la destination finale que je visais depuis le début.

Être une putaine badass de l’investissement.

J’ai pour rêve de créer une startup qui va révolutionner le monde de l’investissement, le rendre accessible à tout le monde, et aider les startups qui vont naître à avoir toutes les ressources pour évoluer et réussir.

Je ne dirai pas que j’ai réussi, mais je suis bien sur le chemin, non .

2- Et votre vie professionnelle

Je crois que j’ai tout dit dans la partie 1.

Aujourd’hui, je me définis comme une funnel stratégiste et consultante en création de tunnel de vente, créatrice de contenus et diplomate de formation.

Oui, j’ai continué mes études, et je suis aujourd’hui en master 2 sciences politiques et relations internationales.

Mes semaines sont organisées de telle sorte à me permettre de m’occuper de toutes mes activités, et de satisfaire surtout mes clients.

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3- Et pourquoi ce secteur d’activité

Déjà, quand je me lançais en création de tunnel de vente, j’ai pensé à ma maman.

Vous, elle était commerçante, et je voyais tout ce qu’elle faisait pour nous nourrir, mes 4 autres sœurs et le seul garçon.

Elle ne faisait pas les business en ligne, mais physique, ce qui a plus de tracasseries que ceux en ligne.
Et cela impactait de ouff sa vie de famille et de couple.

Cependant, lorsque j’ai découvert le temps qu’on pouvait gagner en mettant en place un tunnel de vente, tout en augmentant ses revenus, j’ai dit tout de suite :ça, c’est pour moi.

Je vais aider toutes ses personnes qui se battent en ligne, pour trouver des clients, au point de laisser leur vie de famille, à gagner plus de temps et d’argent en même temps.

Ils vont pouvoir consacrer plus de temps à leur famille, et surtout, se concentrer sur autre chose.

C’est ma mission, je le fais bien et je m’y plais bien.

Pour ce qui est des relations internationales, je dirai que c’est une passion que je n’ai pas envie de laisser.
Même après 20 ans, je vais y revenir, et je ferai toujours mes preuves.

Raison pour laquelle, je continue d’étudier.

4- Quels sont vos projets à venir ?

L’avenir est incertain, dit-on, mais je garde espoir d’être encore dans bien nombre d’années.

Et pour l’avenir, j’ai le premier projet qui de faire de mon agence, l’agence N°1 qui aide les coachs, formateurs, à faire, obligatoirement, les 5 à 6 chiffres par mois avec leur business de coaching, d’accompagnement, sans y consacrer des heures et des heures

Ensuite, j’ai un autre projet qui est de créer une startup de l’investissement, qui aide surtout les vrais projets qui naissent, à être incubés pour avoir les compétences et les ressources nécessaires pour réussir dans le monde entrepreneurial.

Aussi, créer mon association, qui s’occupe d’aider les enfants sur tous les plans.

Et finalement, je veux créer ce réseau de femmes impactantes qui aident leurs paires plus jeunes (les jeunes filles) à se faire une place dans l’entrepreneuriat et réussir.

J’ai bien sûr d’autres projets, que je tais pour le moment (ce n’est pas encore clair dans ma tête).

5- Quels sont les moments ou événements qui ont changé votre vie

– Le premier, c’est quand j’ai été domestique ou fille de ménage, c’était l’épreuve qui m’a fait réaliser, que je ne pourrai peut-être jamais, travailler sous les ordres de quelqu’un d’autres.
J’ai vécu l’enfer sur terre et je ne le souhaite à personne.
Désormais, je sais aussi, mes enfants ne souffriront jamais ce martyr.
Je me battrai pour eux

– Le deuxième c’est quand je suis tombée malade en avril, et qu’on m’a renvoyé de l’hôpital.
C’est ce qui m’a amené ici aujourd’hui.

– Le Troisième : c’est quand je me suis rendue compte que la première formation que j’ai prise était une arnaque : ça m’a aidé à savoir, encore plus, ce que je devais faire pour mes clients : être totalement honnête avec eux depuis le début.
C’est d’ailleurs pour cela, que désormais, je choisis mes clients, moi-même.
En gros, cela m’a aidé sur le chemin que je devais donner à mon business

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– Le 4ᵉ, c’est quand j’ai fait 3 mois d’aller-retour entre l’hôpital et la maison au début de l’année 2023, c’était le chaos total, et j’ai compris, que je risquais de laisser ma peau, si je devais fonctionner seule. J’ai donc commencé à créer mon équipe, afin de diminuer ma charge mentale, et prendre plus soin de moi.

– Le 5ᵉ et dernier moment important : c’est quand mon compte Facebook a été piraté en 2023, et mon compte LinkedIn bloqué au même moment : j’ai compris qu’il ne fallait jamais baser tout son business sur les plateformes en ligne, sans avoir de base de données propres à soi pour avoir du trafic.

6- Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?

Honnêtement, je ne suis pas bonne dans ce domaine, mais je dirai juste ceci :
Chères dames, armez-vous de courage, de persévérance, et surtout, sachez, où vous allez.
Le chemin est parsemé d’embûches, et croyez-moi, ça ne sera pas facile.
Mais vous y arriverez, si vous ne lâchez rien.

7- Votre avis sur la situation de la femme (dans votre pays d’origine et/ou de résidence)

Je n’en parle pas, parce que je considère tout ce qui arrive à n’importe quel individu, comme conséquence des primautés établies par la société de base.

Chez moi, les femmes sont considérées comme celles qui doivent rester au foyer, et s’occuper des enfants.
Et je me dis juste, c’est ce qu’on nous apprit de base qui se manifeste.

C’est d’ailleurs pour cela que le peu qui arrive à dominer cette pensée et qui se hisse au sommet, se retrouve doivent être des mères célibataires. (Parce que selon les hommes, elles ne respectent plus leurs conjoints)
Que dire dans cette situation ?

Moi, je pense que l’homme et la femme ne sont pas égaux (je ne suis pas féministe), et donc pour cela, il faut que chacun reste à sa place.
Mais cela ne veut pas dire qu’on doit contraindre les femmes à ne pas faire ce qu’elles aiment.
Chaque individu a une mission sur terre, qu’il doit forcément accomplir.
Il va falloir juste que nous, sachons faire la part des choses, pour non seulement, accompli cette mission, mais tout en respectant et en reconnaissant à l’homme sa place.
Et aux hommes, il va falloir arrêter de mettre les femmes au plus bas de l’échelle et leur laisser la possibilité d’accomplir leur mission sur terre.
Dieu même nous a montré l’exemple avec Adam et Ève.
Suivons juste cet exemple, et tout ira bien.
Enfin, j’espère.

8- Votre avis sur le site ?

Déjà, j’ai été épatée quand j’ai vu le site.
Je me suis dit, c’est un putain de travail qui se fait ici.
Et honnêtement, je ne peux que vous féliciter.
Je suis la première béninoise d’ailleurs, et donc la catégorie des béninoises va s’y ajouter enfin .
Bref, merci pour le travail que vous faites derrière.

9- Dernier mot ?

Réponse : Non, pas vraiment de dernier mot
Juste, vous dire, merci pour cette aubaine que vous m’offrez de parler de mon histoire, et de me faire découvrir encore plus au monde.

It’s amazing.
Merci beaucoup.
PHOTOS DE MOI

 

Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Février 2024

 

 

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