Interviews

Fadila Laanan

Députée socialiste à Bruxelles et à la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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Bonjour, avant tout, pouvez-vous vous présenter SVP ?

Je m’appelle Fadila Laanan, j’ai 54 ans, mariée et mère de 2 enfants. Je suis actuellement députée socialiste à Bruxelles et à la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Racontez-nous un peu votre parcours :

J’ai étudié le droit public et administratif à l’Université libre de Bruxelles. Je suis membre du Parti socialiste belge francophone depuis 1993.

En 2004, je suis nommée Ministre de la Culture, de l’Audiovisuel et de la Jeunesse au Gouvernement de la Communauté française de Belgique.

Le 16 juillet 2009 , je suis réélue Ministre de la Culture, de l’Audiovisuel, de la Santé et de l’Égalité des chances dans le même gouvernement.

Entre 2014 et 2019, j’ai été Secrétaire d’État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Collecte et du Traitement des déchets, de la Recherche scientifique, des Infrastructures sportives communales de la Fonction publique.

Durant cette période, j’ai également exercé la fonction de Ministre-Présidente du Collège de la Commission communautaire française (Cocof), chargée du Budget, de l’Enseignement, du Transport scolaire, de l’Accueil de l’enfance, du Sport et de la Culture.

Comment est née cette passion pour la Politique ?

J’ai eu la chance de faire des études qui m’ont permis d’obtenir mon diplôme de licenciée en Droit et une licence spéciale en Droit public et administratif à l’Université de Bruxelles (Masrer).

J’ai travaillé en même temps pour pouvoir payer mes études, ce qui m’avait déjà permis de me rendre compte des nombreuses injustices sociales à l’époque. Après mes études, j’ai reçu directement des propositions pour rejoindre, en qualité de conseillère, des cabinets ministériels socialistes. J’ai accepté car cela voulait dire que je m’approchais des lieux de décisions et c’est fondamental lorsque l’on veut devenir un acteur de transformation et de changement social. Cette expérience m’a forgée une conviction politique forte.

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Pour moi l’action politique est le prolongement logique et naturel de mon implication dans le mouvement associatif. Très jeune, j’ai en effet milité dans des associations de jeunesse où j’ai participé à toute une série de combats politiques et sociaux en faveur des jeunes issus de l’immigration, mais pas uniquement. L’associatif a représenté pour moi une véritable école de formation et de prise de conscience des enjeux politiques.

Actuellement, la société belge s’est considérablement ouverte. Certes, s’il subsiste encore des discriminations à l’égard des populations d’origine étrangère ; mais il faut souligner tout de même les avancées législatives importantes sur le plan de la lutte contre le racisme et les discriminations. Ces années dans le secteur associatif m’ont naturellement guidée vers la politique. Je voulais faire bouger les choses de manière concrète.

Quels sont les événements qui ont changé votre vie

Sur le plan personnel, être mère et professionnellement, devenir ministre même si je sais que le pouvoir politique est prêté. On n’a jamais de certitude sur la longévité de sa carrière. J’ai été la première femme issue de l’immigration non européenne à occuper un tel poste.

Quand j’ai été décorée de la Légion d’honneur en 2014, j’ai ressenti beaucoup de fierté car mes parents étaient présents et j’étais entourée par tous ceux qui ont toujours cru en moi.

Quels sont vos projets à venir ?

En plus de ma fonction de députée bruxelloise, je suis devenue également Vice-Présidente de la Commission Culture et Audiovisuel. Des matières que j’aime et que je connais très bien.

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Je continue à m’investir dans de nouveaux projets, mon enthousiasme est inébranlable.

Quel est votre conseil pour les femmes qui veulent réussir ?

Ce que je voudrais d’abord dire à la femme marocaine, qu’elle soit engagée en politique ou simple citoyenne, c’est qu’en participant aux élections, elle contribue à la construction de la vie démocratique en exerçant son droit de citoyenne. Le vote est un droit qui appartient à toutes et à tous. Je suis convaincue que plus les femmes seront nombreuses à s’engager en politique, plus on tiendra compte de leurs problèmes et difficultés et plus vite on s’engagera sur le chemin de l’émancipation. Je le répète, pour moi, il s’agit avant tout d’un combat pour l’égalité.

Une femme ne doit pas se considérer inférieure à un homme et doit croire en elle et en ses potentialités. Il faut s’accrocher même quand c’est dur. Il faut que la femme garde espoir en toutes circonstances ! Ne jamais laisser les autres briser vos rêves. Concilier vie professionnelle et vie familiale c’est possible ! Il n’y a pas à faire de choix.

Que pensez-vous de la situation de la femme au Maroc ?

Le changement est en marche, on le sent ! Lors de ma dernière mission ministérielle au Maroc, j’ai rencontré des femmes marocaines qui font bouger les choses, qui militent pour leurs droits et qui dénoncent les injustices dont elles sont victimes. Les choses évoluent, mais sans doute pas assez vite.

Je soutiens sans condition toutes les femmes marocaines qui luttent pour leur émancipation sociale, politique, économique et culturelle. C’est un combat vital, essentiel.

Quel genre de lien entretenez-vous avec le Maroc

Je suis fière de mes origines. J’ai mes racines au Maroc et mon cœur en Belgique. Je ressens beaucoup d’émotion quand je retourne au Maroc. C’est le pays de naissance de mes parents, j’aimerais beaucoup y retourner en vacances avec mes parents et emmener aussi mes enfants et mon mari. Ce serait un projet formidable.

Votre avis sur le site ?

Je le trouve très attractif, plein de témoignages inspirants et d’articles très utiles.

Dernier mot ?

Protégez-vous, protégez les autres, prenez soin de ceux que vous aimez !

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Entretien réalisé par Aziz HARCHA
Novembre 2021

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